mercredi 22 mai 2013

La vengeance est un plat qui se mange glacé 1 (Bellamy partie 7)



« C’est tout. Bellamy m’a depuis relâché, et moi je vis dans cette maison, loin du monde. Mais si vous lui voulez du mal, sachez que vous n’avez pas frappé à la bonne porte. Que dites-vous ? Sa fille ? » elle blêmit, et regarda dans le jardin, là où deux fillettes jouaient au cerceau.

***

Bellamy avait discuté avec Hornigold. Son capitaine et ami, bien que le lui ayant déconseillé, l’avait laissé partir. Dix ans après, il était l’heure pour lui de prendre sa revanche. Ils s’étaient quittés après une poignée de main virile, allant chacun vers leur destin. Hornigold la pendaison et Bellamy…

***

Le palais de *** était abandonné. Le gentilhomme à la capeline grise faisait crisser le verre qui parsemait ces marbres autrefois glorieux. Tout avait été pillé, les ors des boiseries, les meubles, mêmes les tentures avaient été foulées et gisaient çà et là dans un repos éternel.
Il poussa une porte aux gond grinçants. La lumière de l’hiver faisaient jouaient les ombres dans cette chambre froide, où un tas informe se tenait pelotonné dans un grand lit à baldaquin, toussant et crachotant tandis qu’une vieille bigote priait sur son chapelet.
La forme se releva, cachée dans les ombres du grand lit.
« Vous venez voir l’?uvre du Diable Bellamy ? Je vais vous dire ce qu’il a fait ce chien… »

***

Le palais était à feu et à sang. Le petit sloop de Bellamy, qui avait depuis longtemps remplacé le Lacrima Christi, avait remonté la rivière jusque sous le château. L’assaut avait été brutal, qui aurait pu résister à deux cents pirates ivres de meurtres, de viols et de pillages ? Les portes avaient été enfoncées, le butin pris. Mais Bellamy, lui, cherchait le maître de ses lieux. Monsieur de *** et sa femme, l’amie qui avait trahi sa bien-aimée, s’étaient terrées parmi les lavandières. Mais Bombata et Gebedia, Sylvio étant parti en quête de sa mort avec Hornigold, avaient eu l’?il. Le pleutre s’était déguisé en femme. Bellamy l’avait fait traîner dans la grande salle de bal. Ses hommes s’étaient gaussés du noble, tandis qu’on le dévêtait.
Bellamy l’avait bien regardé, cet être tremblant au point de pisser sur ses chausses, avant de s’approcher. Il lui avait expliqué qu’il n’avait guère de temps, et donc que son supplice serait moins long, mais tout aussi terrible. Ils avaient commencé par le battre comme plâtre, lui briser tous les os, puis le crucifier à une porte tandis que les plus vilains de ses gueux de mers violaient la traîtresses sans pitié aucune. Alors, Bellamy s’était avancé, et, ?il pour ?il, dent pour dent, il avait tracé un nouveau sourire sur cet homme qui allait souffrir pendant des heures pour le martyr.
La femme avait supplié, lui avait dit que sa bien-aimée vivait encore.  Magnanime, elle allait survivre, mais elle perdrait à jamais sa beauté. Le vieux Gebedia y avait veillé, avec un peu de poudre et quelques flacons de vitriol.

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