dimanche 27 mars 2011

Pearl Harbor ?

 Retour à la SF, inspiré de Battlefleet Gothic et de la série Honor Harrington, tout rapport avec certains évènement du siècle passé sont bien entendu fortuits...

Année 2941 après la grande diaspora, 7 Décembre, 7h30, Base de réparation de l’Union du havre de la Perle, secteur Pacificus.
Le capitaine de corvette Lord Charles Wingate joue aux échecs avec son second, le lieutenant Jolivet. Le HMS Royal est en rade sur la base d’Hawaï, poste avancé de la marine de l’Union en pleine reconstruction. Ils ont été amenés là pour former la nouvelle flotte de l’Espace Uni…Alors que la guerre fait rage dans le secteur Europa, il joue aux échecs dans le Pacificus.
« Echecs Commandant, dit tranquillement Jolivet en tirant sur sa pipe, puis, Vous n’avez vraiment pas la tête aux jeux »
« Non Jolivet, nous sommes là à jouer aux échecs, alors que l’espace regorge de loups qui s’attaquent à nos maisons, à trois secteurs de là. Et ici, rien, l’empire rouge a disparu, plus de flotte, et l’Union s’amuse dans des frasques… »
« Je vous comprend monsieur, mais notre devoir est ici… »
Le devoir, Lord Wingate connaît bien ce mot, il a reçut des ordres précis de l’état major de la Royal Navy, il doit aider les Unionistes, tester leurs capacités combatives, rendre compte, et se soumettre aux officiers supérieurs de ses « alliés ». Trois années que la guerre fait rage, tout l’espace brûle, il a vu le désastre en Europa, la puissance de l’Axe s’attaquer à la Grande Paix…Il s’est battu, malgré son jeune âge, dans les grandes bataille spatiale, d’aspirant à son grande actuel. Il a vu la tyrannie s’abattre sur tout l’espace connu, il a vu ses amis mourir, il a perdu sa famille dans la République désormais occupée…Et on l’envoie ici, former des imbéciles, qui ne comprennent rien à la stratégie. L’Empire Rouge, membre de l’Axe, vient d’escamoter la 7° flotte, à la barbe des meilleurs services de renseignement de l’espace, qui pense qu’ils sont allé soutenir le Grand Reich du Kaiser de Fer dans sa guerre contre l’Empire Blanc…Il pourrait être n’importe où dans l’espace, et les Renseignement de l’Union s’en moque.
« Une nouvelle partie monsieur ? »
« Non Jolivet, pas maintenant, dit Wingate, en regardant sa montre, 7h50, l’heure de ma tournée »
« Bien Monsieur ».
Wingate se lève, il a pris cette habitude à sa première affectation, juste avant le quart de 8 heures, il fait le tour de son vaisseau et va se coucher. Il marche, en ruminant ses pensées, il arrive enfin à la baie, et regarde la rade éclairée de mille feux de positions et autre luminaires.
Soudain, quelque chose bouge au loin, devant la Porte, un petit mouilleur de mine (en fait, un ancien carrier), s’en va vers sa mission. La porte brille d’un éclat iridescent, qui vire soudain au rouge… « L’ennemi », soupire Wingate, il se ressaisit et court jusqu’au pont principal de sa frégate… le petit mouilleur de mine explose sous ses yeux, une torpille… « Alerte, alerte, ceci n’est pas un exercice ». Sur le pont, les marins de la Royale, originaires aussi bien du Royaume que de la République, sautent à leurs postes. Le New Virginia saute devant leurs yeux, frappé par plusieurs torpilles cycloniques, des nuées de petits chasseurs agiles, de bombardiers et de corvettes légères, rouges et blanches, s’égayent de la Porte. L’Arizona voit son avant enfoncé, des corps et de l’air sont vomis dans l’espace, il répond au feu par le feu mais est submergé, un tir de laser touche la chambre à fusion et fait exploser le cuirassier.
Wingate comprend l’horreur de la situation, tandis que son navire se désamarre, l’Union a relié sa flotte au complexe de la base, lui-même était en soutient du Ward, qui vomi désormais de l’air et des débris sans avoir pu riposter. Mesure de protection, mais qui est un handicap en guerre, les cuirassiers ne peuvent plus de défendre de toutes leurs armes.
C’est la curée, une nouvelle vague de chasseurs arrive, Wingate fait feu de toutes ses armes, trois bombardiers explosent, des lasers découpent sa coque avant, faisant exploser les grasers de défense. La bataille est intense, les vaisseaux de l’Union commence de réagir, le feu défensif se fait plus dense, protecteur, mais le mal est fait, des dizaines de vaisseaux sont endommagés, trois ou quatre ont explosé, entamant sérieusement la station de la Perle…Soudain, la porte se rallume, tous les navires blancs et rouges s’enfuient…Wingate comprend vite, une formation vient d’apparaître loin en arrière de la base. Le Yorktown, que Wingate, avec le soutient immodéré de l’Amirale Lord Esther Siska, avait fait transférer hors de son dock premier la veille, venait de faire décoller ses chasseurs…

Jolivet est à ses cotés, ils ont compris tout deux l’importance de cette attaque…L’Union est devant le fait accompli, l’Empire Rouge a attaqué sa plus grande base. Des dizaines, des centaines, de corps roulent dans l’espace, entouré de débris divers. Déjà on commence de les récupérer. Wingate a vu les larmes des Unionistes, ils ont souffert, comme lui a souffert après Dunkerque, en 2939. Il connaît cette douleur, perdre des frères d’armes. Il compatit, mais en même temps, un nouvel espoir brûle dans ses veines. La partie en Europa n’est pas perdue, même si lui va rester ici, il sait que l’Union soutiendra le Royaume.
« L’ouverture est passée » souffle Jolivet
« Comme vous dite Lieutenant, à nous de reprendre la partie en main »…

samedi 26 mars 2011

Vampire


Nouvelle ambiance après la lecture de Vampire le Requiem, jeux de rôle gothic punk par excellence...L'univers n'est donc ni d'Eyko ni de votre serviteur:
http://www.legrog.org/jeux/vampire-le-requiem

J’allume mon cigare négligemment, tire une grosse bouffée. Samantha fait une grimace, elle n’est toujours pas habituée, je n’en ait pas vraiment besoin, les morts comme moi ont plus besoin de respirer, et elle le sait, mais tant pis, c’est mon troisième, mon petit rituel avant chaque action, avant que Clark ouvre le portail en face de nous, nous sommes devant une vieille baraque, perdue dans la campagne New-yorkaise. La jeune femme se ressaisit et me passe le dossier, comme d’habitude, cela compte lorsque nous sommes morts depuis une vingtaine d’année. Je relis distraitement les lignes noires sur ce fond blanc, A4 normal. Nom : Bryan, Prénom : Cody, Emploi : chanteur de Rock…Surtout c’est un vamp’, un putain de déconneur du Belial’s Brood, qui s’amuse à faire capoter nos traditions, jouant avec  le bétail et la Mascarade, la sacro sainte règle de la famille…Je tire ma dernière bouffée, le téléphone de Samantha, ma goule, sonne à ce moment là, Clark vient d’entrer dans le système…Il parle vite, je l’imagine, affalé devant son ordi, son ventre et ses mains énormes plein de graisse luisante de la demi tonne de chips qu’il s’enfile chaque jour, il n’empêche que c’est un sacré bon hacker ; malgré le dégoût qu’il inspire à de nombreuses personnes, je l’aime bien. Système de défense basique, deux caméras qu’il arrêtera dès que nous sommes prêts, une demi-douzaine de gardes dans le poste à l’entrée, tous humains, une rave à l’intérieur.
« Ça va être remplis de poupées de sang, peut-être une ou deux goules », nous apprit Clark
« Pas grave, on le savait déjà »
« C’est quand vous voulez patron »
« OK, Sam, lance le code 1069 », dis-je, sourire aux lèvres, elle n’aime pas ce surnom, elle s’apprête à répondre, je sors, elle me regarde et appelle…Une demi-douzaine de voitures noires s’ouvrent en même temps, des types patibulaires, Samantha me suit, Jim et Suzy sont là…Ces deux là sont des vampires, comme moi…
« Andrew, nous sommes à tes ordres» dit Jim, grand black, une cicatrice sur son œil jamais refermée, trench noir. Suzy, petite chinoise, tailleur impeccable…
« Ok, entourez la maison, je vais entrer…Seul »
Tout le monde s’exécute, Samantha me colle de près, grande blond, les yeux bleus…J’arrive au portail, je met ma main dessus et pousse, Clark a encore fait du bon boulot. Nos gars en costard cravates courent, rentrent dans la baraque des gardes, tous s’est passé très vite. Samantha me suit jusqu’à la maison
« Reste la poupée », ordonnais-je, tout en tirant mon vieux Colt Python.
« Mais chef… » Commença-t-elle…
« Pas de mais, donnes moi cinq minutes, après tu arrives avec tes zigotos… » Toujours ce même conflit entre nous deux, depuis dix ans, elle n’a pas vieilli et moi non plus, elle tire toujours la même tête, elle veut me protéger, mais ce sont mes minutes à moi, mon petit plaisir de ma vie de vampire.
Porte en chêne, je la pousse, fumée et odeur puissante, hall vide je monte au premier…Je traverse des salons XVIIIème, me guidant grâce à la musique, de la merde et de la pisse recouvre les vieilles tapisseries, des gars ont gerbés sur un Cézanne, qui n’est pas à sa place d’ailleurs, à coté d'art moderne pseudo gothique...Petits cons, j’entre dans la salle de bal, des corps sont par terres, je ne m’attarde pas, je pousse dans le salon, encore plus de gars, défoncés on dirait, des lignes d’héro moisissent sur la table, ça pue l’alcool, une nana pompe un mec, une autre se fait sauter, les autres sont vidés, un semble raide pour de bon…J’enlève mon cran d’arrêt, je tends tous mes sens à l’affût, pompe un peu de sang pour trouver celui que je cherche, l’enfoiré qui mène cette baraque…Il est là, devant des portes fenêtres énorme, style porte de Versailles, grand cheveux longs, costards bleu roi…Il se retourne lentement vers moi…
« Bonsoir monsieur, dit-il, nous n’avons pas l’honneur de vous connaître », en plus il parle comme un putain de noble…
« Non et tu n’auras même pas le temps tête de nœud »
« Voyons, que de grossièretés, que je vais m’empresser de vous rendre », il siffle, deux gars se lèvent derrière moi, les goules…
Ils chargent, je ne suis déjà plus là, réfugié dans les ombres que je maitrise, je suis derrière le premier, j’ai remis mon flingue dans la poche, pas besoin de vider mon chargeur…Je lui chope son cou, clac, moins un…Je saute sur le second, un cou de croc et il se vide de son sang…Je crache un long glaviot rouge, rempli de chairs, le vamp’ est horrifié
« Autre chose Cody ? Non ? Bien, je suis là au nom du Prince Isaac, qui a décidé de t’accorder la mort ultime, vu que tu as continué tes pitreries devant les humains…Une dernière chose à dire avant que je te tue ? »
« Va te faire foutre » il se jette sur moi, je le sentais se préparer pendant ma petite tirade, mais moi aussi je pompais mon sang…J’esquive, il réattaque, rapide le bougre…Je ressors mon colt tandis qu’il me frappe, vlan, je prends le coup… « Tu peux faire mieux non Cody ? Tu luttes pour ta vie tout de même », je pense que je n’ai plus qu’une minute, faut accélérer un peu…Il m’attaque une fois encore, toujours comme un boxer…Je saute au dessus de lui, et je vide mon chargeur tout en finissant mon salto…Son costard est foutu…Mon flingue vidé…Et là, il fait quelque chose à laquelle je ne m’attendais pas, il saute par la fenêtre et se met à courir en sautant par-dessus la balustrade…Pas le temps de recharger, je m’amuse comme un fou, je le course, je suis plus vieux et plus aguerri…Je saute sur son dos, en plein milieu de la propriété, un bon coup sur la colonne, il ne bouge plus, il va lui falloir un petit moment pour soigner ça…Je prend une bonne pointe en bois dans mon trench, je le retourne, il me regarde, et comprend…Je plante mon pieu droit dans son cœur, Maxwell aimera surement le cadeau…
Samantha est à mes cotés tandis que je redémarre la voiture, elle m’a regardé pour voir si j’étais blessé, à part mon nez et l’œil au beurre noir tout est bon, puis comme d’habitude elle m’a engueulé, parce que il y a eu quelques dérapages (sic !) ainsi que pour ma prise de risque, disant que ce n’était pas mon rôle de courser les petits délinquants…Seulement, elle sait aussi que c’est mon seul plaisir, elle s’énerve pour la forme, par habitude… Suzy et Jim s’occupent des poupées, Samantha  et  moi nous reprenons la voiture, escortée par deux BM noirs, Cody est étendu sur la banquette arrière, il nous regarde, ses yeux implorent… « Fallait pas jouer les cons », dis-je, allumant un nouveau cigare, Samantha fait la moue, je ris en démarrant….

Un mois plus tard, vingt-trois heures trente, bibliothèque du City College of New York

Je relâche tranquillement ma proie, la jeune femme vient de me donner mon repas du soir, je l’entends encore murmure « Oui mister Ancel, c'est si bon!», pour avoir été mordu en Afghanistan, je peux vous dire que je ne comprends pas ces humains qui prennent plaisir à la morsure, enfin chacun con trip. Un Daeva m’a dit que nos croc agissait comme le sexe, couplé avec un bon coup d’ecstasy, j’en sais rien, ce qui compte c’est qu’elle prenne son pied et qu’elle ne se souvienne de rien, la Mascarade quoi ! Je retourne fureter dans les couloirs de la bibliothèque de l’ex Université de la City, quel gâchis, j’adore cette vieille Université, et ces abrutis préfèrent déménager vers Manhattan, au moins, ils ont laissé les livres…J’arrive enfin dans la section des livres rares, ésotérisme et magie…Le bétail croit que ce sont des contes de sorcières, moi aussi quand j’étais encore humain je m’en moquais un peu, jusqu’à la découverte à la fin de mon cursus du professeur Towsend. Il m’apprit de nombreuses choses, kabbale, franc-maçonnerie, études marxistes…Le professeur mentor que nous rêvons tous d’avoir, son petit groupe se réunissait tous les vendredis, je m’en souviens très bien, nous discutions de politiques et de religion en même temps…C’est grâce à lui que j’ai rencontré Samuel Donovans, mon second mentor, chef de section à la CIA…C’était la bonne époque, les années 60, les luttes contre les fascistes, liberté pour le peuple…Mon passé m’amena à rentrer dans la CIA, section du contre terrorisme, plusieurs missions dans les pays « rouges », où mon idéal fut mis à rude épreuve, comme tous les jeunes de mon âge qui se sont confrontés au communisme…J’avais encore foi dans le Marxisme, mais plus dans l’Etat communiste qui était pour moi la quintessence de la Nation. Je fus envoyé lors de l’Opération Cyclone aidé les moudjahidin, je ne suis jamais rentré, tout du moins en vie. J’ai quitté la CIA, rejoint les rangs des soldats de Massoud, lutter contre les Russes, ces traîtres au marxisme, un vamp’ Us, qui luttait pour la liberté, m’a repéré et à fait de moi ce que je suis, un Mekhet, éternellement trentenaire…Après la guerre, j’ai vadrouillé dans le monde entier, avant de revenir au bercail, où mon Père était aussi revenu, les States…Mon père était mort peu après moi, ma mère remarié partie en Californie, plus de famille humaine dans les parages, porté disparu en mission pour l’Agence, plus de lien en dehors de la Famille… J’ai intégré les clans de New York, m’installant dans le « désert » de Harlem, ville noire dans la ville, où aucun vampire ne veut aller, sauf les plus tarés et violents… C’est un soir que j’ai trouvé Samantha, jeune étudiante qui venait travailler à l’ancienne bibliothèque de la City, agressée par un gang, je l’ai sauvé et en ait fait ma goule, j’ai su plus tard que c’était un cadeau de mon Père, elle faisait partie de sa famille de goule personnelle, son arrière petite-fille je crois. Le prince de New York, a laissé faire, il se moque de ce petit quartier paupérisé, seul les anarchs et la Cartiens viennent encore ici, moi je me suis taillé un joli petit refuge, sous la City.
Je trouve enfin le livre que je cherchais, un Necronomicon édition italienne, sauvée de Salem, soudain, je sens une présence derrière moi.
« Très joli livre, je reconnais tout de suite Isaac, Prince de New York et mon employeur à l’occasion, bien qu’il soit surement faux, ou du moins incomplet « 
« Je le sais très bien, cette édition a brulé il me semble »
« Salem, 1692, dommage que la sorcière ne s’en soit réchappée, elle aurait fait une bonne vampire », je me rappelle alors combien Isaac est vieux, je repose le livre et reviens au sujet.
« J’imagine que vous avez quelque chose à me demander, vous ne vous déplaceriez pas seulement pour un livre.
-Et pourquoi pas ? J’aime les livres, si cela vous intéresse je dois avoir une édition latine du Nécronomicon latin, 1228, reliure cuir caractéristique de l’école Allemande…Mais vous avez raison, ce n’est pas l’objet de ma visite. J’ai besoin d’un petit service que vous pourriez me rendre.
Nous y voilà,
-Et qu’est-ce que j’y gagne ?
-Ma reconnaissance, et bien sûr vous serez très bien payé, deux fois le salaire habituel…
-Tentant, mais si cela implique la prise de risque comme avec l’engeance, il me faudrait un peu plus
-Bien bien, que diriez vous de la baronnie sur Harlem ?
Oulah, il va loin pensai-je, m’offrir la baronnie, même sur une zone à risque est fort intéressant…Il doit vraiment avoir un gros souci…Il reprend
-Bien sûr, vous me prêterez un serment d’allégeance devant la cour, de même que vous assumerez tous les problèmes qui peuvent…survenir.
Je réfléchis quelques secondes, je me retrouve à ses ordres (comme si je ne l’étais pas déjà) avec mon territoire en bonne et due forme…
-J’accepte, qu’elle sera le travail ?
-Oh rien de bien difficile, trouver et me ramener une certaine personne, vivante.
Je note bien l’insistance sur le vivante, cela sent l’entourloupe, les terres contre une personne, mon vieux Andrew, je crois que tu n’aurais pas dû jouer au plus malin sur ce coup là.
-Juste…une personne ? Demandais-je
-Oui, Allistair vous fournira tous les renseignements sur cette mission, d’autres questions ? Je reconnais immédiatement sa voix d’aristocrate, qui n’attend pas de réponses.
-Non Prince
-Bien, je m’en vais alors, Allistair va vous contacter dans la nuit, je compte sur vous Ancel
Et aussi vite qu’il est arrivé, il a disparu. Moi je ne pensais qu’à une chose, dans quel guêpier venais-je de me fourrer ?

samedi 19 mars 2011

Mosquito


Quand Eyko me met au défi d'écrire un texte à partir du mot moustique...Cela donne des choses perturbantes!

Le mosquito descendait la vallée plein de glace, glissant de droite à gauche, remué en tout sens par le vent froid du sud. Il entama la longue remontée de la vallée, sombre, proche, il manqua plusieurs fois de frapper de plein fouet la paroi abrupte et couvert de neige, parsemée de quelques arbres noirs.
Il sort enfin de ce canyon infernal, le froid de la neige descend, sa cabine se réchauffe et il ouvre son hublot, devant lui, à perte de vue, se présente la jungle noire, moite et suave. L'odeur des arbres traverse tout son avion, entêtante, mais il doit continuer. Il traverse cette jungle et arrive sur le grand désert beige, nu de toute vie.
 Il passe au dessus de l'œil du cyclone, noir et froncé et continue sa traversée, la soif le prendre, mais il continue toujours d'avancer, il sait qu'il ne pourra pas ravitailler ici.
Le voilà dans les collines, il passe entre deux mamelons, le signe qu'il cherchait, sa course va bientôt se finir, il est enfin passé, la longue prairie s'étend face à lui, gorge remplie de lait et de miel selon la Bible. Le mosquito s'en moque, il approche de sa cible, déjà, les tours de la ville sont visibles. Il zigzague, la flak lui tire dessus. Tout son talent de pilote est mis en œuvre pour éviter les tirs et les câbles noirs, soudain, il voit enfin la trouée, il plonge dans un seul cri: banzai, sa bombe forme un dard pointé, il s'approche, piqué fatal, il redresse au dernier moment et largue toute la puissance de ses armes.
Il s'enfuit. Déjà, la bombe crée une masse rouge feu, illuminant la ville pendant un long moment...

mercredi 16 mars 2011

En direct du concours blanc

Parce qu'après six heures de litté, le p'tit Asdel a le cerveau en bouillie, donc pour pas réviser, il écrit...

 
Concours blanc, devoir sur table, les mots que toutes les prépas connaissent pendant deux années, finalités de leur vie khâgnale, qu’ils aiment et qu’ils haïssent, le tout à la fois. Quelque chose de vraiment exécrable, passage à tabac de l’esprit mais aussi du corps, six heures à réfléchir sur des sujets de plus en plus tordus. Philosophie, littérature, histoire…Tout se mélange dans vos cerveaux, vous avalez des tonnes de concepts, de pensées d’auteurs pour ce moment si particulier, six heures d’affilées posés sur une chaise, vous êtes concentrés, tout votre corps et votre âme tourné vers ce but ultime, la petit phrase qui tient en quelques lignes, quelques mots par fois, si ce n’est un, et vous valsez avec, vous en rêvez, vous la mordez, vous la mâchez, vous la faites tourner mille et mille fois sur la langue et dans votre tête. Ce petit bout de phrase va décider le sort de votre année, votre équivalence, elle vous prépare au grand jour, celui qu’on vous bassine depuis deux ans…Et ces épreuves qui se suivent, vous souffrez, tout votre être souffre…Inhumain traitement de la conscience, et pourtant vous vous accrochez, oui vous vous accrochez…Masochisme ? Surement, mais il y a plus que cela, oui, il y a bien plus. Il y a ce goût doux amer du travail rendu, vous savez que vous avez souffert pour écrire ces pages qui se suivent, ces dizaines de milliers de mots, et vous êtes heureux. Même si vous savez qu’au fond vous aurez une mauvaise note, même si par la suite vous savez qu’il fallait changer quelque chose…Oui, vous sentez une profonde satisfaction à chaque fin d’épreuves, vous l’avez eu, vous avez augmenté votre puissance d’agir…Vous vous dépassez vous mêmes pendant six fois six heures, vous jouez votre année, mais vous prenez plaisir à l’énergeia que vous avez trouvé, tous les concepts que vous avez mangé et remangé, vous savez enfin à quoi ils servent…
C’est cela un concours blanc, une relation d’amour haine avec une feuille, haine de la souffrance qui vous pousse au paroxysme, aux limites de la folie diront certains, mais amour du travail bien fait, de savoir que vous avez tout donné…En attendant le vrai…

vendredi 11 mars 2011

Sic transit gloria provincia


Aujourd’hui, les carnets d’Asdel font un petit détour par le monde réel, en croquant quelques minutes de son dernier transit Avignon Marseille…Les notes sont entre parenthèses ou guillemets sont du censeu...du correcteur particulier du camarade Asdel

Marseille se vit en bus. C’est ce que j’ai ressenti aujourd’hui, moi, votre humble serviteur, en arrivant en gare de Marseille St Charles. Magnifique monument XIX par ailleurs, avec son superbe escalier que l’on qualifiera de monumental (oulah il est en forme ce soir), que vous descendrez quatre à quatre pour connaître les rues du centre ville.
A ce moment, vous vous dites que Marseille mérite sa réputation, le Boulevard d’Athènes est un dépotoir (et encore, ils se sont améliorés), des draps pendent sur les murs lépreux couverts de moisissures (pour ne pas dire autre chose), les rues sont crasseuses et aveugles…Bref, un véritable coupe gorge. Heureusement, vous arrivez enfin sur la Canebière. Ne vous attendez certainement pas à entendre claquer les voiles dans le port…La ville ne se tait jamais, vous entendrez parler toutes les langues méditerranéo européennes, pour les polyglottes, un forfait 'connaissance du monde' est possible à vos risques et périls (surtout quand vous avez Asdel pour guide) . Pour les plus sourds d’entre vous, vous entendrez quand même une magnifique sonate pour klaxon et moteurs, parfois accompagnée par le fameux soliste Tôle Froissé et son compère Jean Chri de souffrance (heureusement que les pompiers sont tout proches).
Uns fois traverser l’artère principale de la ville, celle où le sang économique coule à flots, entre prolétaires et magnats, jeunes cadres ambitieux parlant de politiques et de la dernière intervention de sa majesté en talonnettes et vieux arabes tranquillement assis à deviser en fumant leurs cigarettes, vous passerez surement par la rue St Fé, cadre idyllique du shopping. Là encore cosmopolitisme parfait, entre les jeunes bourgeoises des quartiers sud, que d’aucun comparerons à leurs consœurs aixoises, et jeunes gens des quartiers nord, qui cherchent à tailler la causette, et surement autre chose derrières. Vous ferez une pause dans le temple sacré, Virgin, où vous vous rendrez compte, si comme moi vous vivez dans une grotte avignonaise, de votre hasbeenitude en voyant les dernières consoles (ça existe vraiment ça Oo) et les romans (oui je sais, je ne suis pas brave en disant cela). Une fois votre séance lèche vitrine de toutes les marques possibles et inimaginables, des sacs aux lunettes *censuré, n’aidons pas les industries capitalistes à forte VA* achevée, vous verrez enfin LE bus, blanc et bleu couleurs de la ville, caressé par une douce pointe de jaune criard à l’arrière. Ca tombe bien, à la Préfecture se trouve le 18, qui me permet en même temps de rentrer à la maison, sic transit gloria mundi, à quelques centaines de mètres près.
Le 18, monument parfait de la ville, vous y trouverez là encore un cosmopolitisme que même la world culture ne trouvera jamais. Callez vous sur un siège, et ouvrez grands vos esgourdes. Voyez les deux grands-mères, avec leurs permanentes blondes, écoutez bien l’accent grave et suave à la fois du sud, le chant sacré de Pagnol, celui qui fait penser aux cris d’une poissonnière sur le port. Ecoutez les parler du temps jadis, que les moins de vingt mille ans ne peuvent pas connaîtreeeeeee (hum, excusez le il s’emporte), où tout allait mieux, bien mieux, où les enfants n’étaient pas féniant (avé l’assent) et ne demandez rien à rien, où les grandes mères travaillaient ou se reposaient à l’ombre des oliviers en chantant des chansons, et les homes jouaient à la pétanque tranquille entre deux casanis (mâtinés de 51 je vous l’accorde) . Bref, rien ne va plus, les retraites sont ce qu’elles sont, les grands se font des sous, et les pauvres peuchères, ils sont encore plus à la ramasse.
Continuons la visite, le 18 c’est aussi marrant pour les rencontres. Généralement, ça arrive quelque part sur la Capelette. Une femme entre dans le bus, et là, elle découvre sa meilleure amie. Le marseillais étant fort en gueule, vous avez droit à une magnifique discussion dignes des plus grands salons, pour le grand plaisir de tous :
« Alors, comment ca va ? Et la famille ? Et ta fille ? Et ton travail ? Et t’es allé faire les courses ? Et ouai, le prix de la vie miskina…Et ouai, les politiques c’est tous des pourris…Et ouai, l’OM a encore perdu ces *bip* (notez ici que tout dépend de l’interlocuteur/trice, de l’âge de la condition sociale etc etc etc, se référer aux travaux de Mr Jean Bon, via le blog d’Eyko, partie thèse et devoirs philosophiques).
Si vous êtes fatigués de la visite, profitez du siège en écoutant une douce musique. Oui, je sais, le rap n’est généralement pas doux, mais quel bonheur de profiter de ces sons si légers signés Psy4 ou l’Algerino…Notez ici que parfois, ce ne sera pas du rap mais du métal trash of the death de la mort qui tue, si vous tombez sur un groupe de gothiques (nb : cette espèce ne sort que la nuit, les rayons du soleil sont dangereux pour leur carnation blanchâtre).
Pour les plus sportifs d’entre vous, Asdel transit Corps vous invite à profiter, sur les derniers kilomètres, de la conduite particulière marseillaise. Oui monsieur, il roule bien à 90 sur cette route limité à 30, oui madame il a manqué écraser le pauvre enfant qui sortait du collège. Attention tout de même, ne plus tenir les barres est strictement interdit, et la direction ne pourra vous rembourser pour tout accident survenus dans les montagnes russes…heu, la rue de la ****, même pour vos bagages, bref, tenez vous fermement, nous ne le répétreons pas.
Vous êtes encore là ?
Voilà, terminus enfin atteint, en espérant que vous avez passé un agréable voyage, Asdel transit Corps vous souhaite un bon weekend !