lundi 28 février 2011

Métropolis


 Inspiré par la lecture du JDR Rétrofutur

Il était ivre mort, comme chaque soir depuis un an. Il était là, les yeux dans le vague, en train de contempler son verre vide depuis un moment, un trop long moment ; il semblait ne rien regarder, et tout regarder à la fois. Il ne voyait personne dans le bar, il ne s’était même pas tourné une seule fois dans la soirée quand quelqu'un entrait dans la salle sombre et enfumée, mais il savait qui se trouvaient là, des hommes comme lui, perdus dans leur pensées, un mafiosi là bas pense à la pute qu’il va se faire, avec l’argent qu’il vient de gagner sur la pauvre cloche à sa table, qui pensai réellement gagner des crédits dans sa virée de dévergondage. Là bas, deux ouvriers parlaient à voix basses des dernières contraintes gouvernementales, de cette Agent qui avait été abattu par des camarades du syndicat, l’un des deux disait qu’il leur fallait prendre exemple, l’autre, plus âgé, savait que la lutte ne donnait plus rien de bien depuis de nombreuses années, et se contentait de répondre évasivement en regardant sa montre, tout en finissant son verre.

Il recommanda une bouteille, le temps que le jeune serveur reviennent, il avait allumé une cigarette ; il savait qu’elle n’allait pas arranger sa gueule de bois, mais il s’en fichait. Le serveur arriva, il paya la consommation avec ses derniers crédits, écrasa sa cigarette a moitié fumée dans le cendrier, à moins qu’il ne le fit directement sur la table en bois noire, marquée par des dizaines d’années de beuveries, de coups de couteaux et de cigarettes écrasées sur elle.  Il enfila son verre cul sec, et recommença, sa bouche était de plus en plus pâteuse, mais il s’en fichait.  Tout en continuant sa bouteille, il fixa deux objets qu’il avait posé sur sa table au début de la soirée, une vieille photo jaunie et recollée par endroit, et un livre, de la taille d’un roman de poche, un vrai livre papier, comme on en faisait plus en Europole depuis des années et des années. Il était ivre, et il repensait à sa tragédie, la sienne, pas une de celle qu’on pouvait voir chaque jour à l’holo télé, non la sienne, celle qui lui appartenait depuis des années. Une année, cinquante deux semaines, trois cent soixante cinq jours. Sa tragédie, l’émanation cruelle et réelle de son propre malheur, ce qui en faisait encore un homme ? Peut être.

 Il se souvenait parfaitement de cette journée, il y a tant d’années, il rentrait du travail, sa petite journée habituelle de professeur dans ce grand lycée où il enseignait l’histoire de la grande nation d’Europole. Il venait de sortir de sa voiture, il avait claqué la porte, comme chaque soir, mais il sentait que quelque chose se tramait, il le savait depuis qu’il avait tourné dans sa rue, quand il avait vu les voisins sur le pas de leur porte qui ne l’avaient pas salué, comme à leur habitude. Ils le regardaient même durement, il avait resserré sa ceinture, geste dérisoire, puis il avait vu les camions noirs, devant chez lui. Ce genre de scène n’arrive qu’à l'holo télé, ou du moins, aux autres, cela avait été sa première pensée. Il était descendu de sa voiture, il avait claqué la porte, et il l’avait vue, elle, sa femme, celle qu’il aimait depuis leur première rencontre, lorsqu’il n’était qu’un simple soldat de la force de paix, emmenée vers les camions noirs. Elle était en peignoir rose,  comme chaque soir quand il rentrait, et que leurs enfants se trouvaient encore aux Jeunesses d’Europole. Mais là, ce soir, elle n’était pas maquillé, du moins, son mascara qu’elle mettait tout les matins coulaient en même temps que les larmes qui lui baignaient le visage. Elle était entourée par deux hommes en noir, deux policiers casqué et ayant passé leurs armures de sécurité noire, avec le terrible insigne du cerveau emprisonné : la police de la pensée. Pourquoi ? Que se passe-t-il ? Il ne comprenait pas. Deux autres hommes approchèrent, en uniforme aussi noir que la suie, portant le terrible insigne. Ils l’avaient fait rentrer dans sa maison, elle avait essayé de parlé, mais ses deux gardes l’avaient frappée. Les deux officiers étaient cordiaux, ils lui avaient expliquée que sa femme avait trahi son serment au régime. Comment ? Impossible, elle servait l’Europole tout comme lui, infirmière, membre du Club Féminin, donnant des cours aux jeunes de l’école d’à coté. Et pourtant, les officiers mirent devant ses yeux des preuves accablantes : des livres. Il savait qu’elle lisait, comme lui, vieille habitude de son père professeur es lettres. Il savait qu’elle suivait un club de lecture régulier. Il lui avait même offert une bibliothèque des grands livres du Parti unique pour leur anniversaire de mariage. Mais les livres qu’on lui avait alors montré alors révélait l’incroyable, leurs auteurs étaient tous bannis, proscrits, tous des êtres de l’ancien temps. Ce qu’il pensait être un club était en faite une terrible association de malfaiteur, membre de la Résistance, ces terroristes détestables, que lui même avait combattu sur de nombreux champs de batailles dans sa jeunesse. Les membres de son réseau étaient tous des Agents corrompus par l’Ennemi, ils avaient vendu des informations secrètes, et sa femme avait soigné des résistants. Il ne pouvait pas le croire, il avait vu sa femme au parloir, lui avait demandé en larme qu’elle dise que ce n’était pas elle, que tout était faux. Elle avait souri, et lui avait seulement rappelé leur cadeau de mariage. Il s’était démené, avait alerté des avocats, des amis, d’anciens combattants comme lui qui étaient tous rentrés dans les Agences, et avaient fait de brillantes carrières. Tous s’étaient détournés. La trahison improbable de sa femme rejaillissait sur lui, il s’était battu mais en vain, l’accusation, appuyé par les dires de l’homme qui avait trahi le mouvement, s’était acharné.

 Il avait assisté à la mort de sa femme, qui avait encore ce sourire aux lèvres en montant à l’échafaud, elle n’avait rien dit, elle avait juste souri, jusqu’à ce que le bourreau lui place la cagoule noire, noire comme la mort.

Le pire arriva ensuite on lui avait pris ses enfants, qui n’étaient jamais revenus d’un camp pour la Jeunesse. Il avait cherché, mais ses contacts lui avaient dit de laisser tomber, avec une mère traître à la nation, et un père qui aimait plus sa femme que la patrie, il valait mieux pour eux être éduqué par la Glorieuse Nation. On lui avait pris son emploi, sans argent, il ne put plus payer ses dettes et, et sans rien, il commença alors sa chute.

Toutes les jours, il se vendait comme journalier, mendiait, ou encore rackettait, pour se payer un repas le soir, et surtout, se déchirer la gueule jusqu’à la fermeture des bars. Alors, il traînait dans l’Underground, squattant dans une station de métro, dans une borne photo, sous un carton. Il se traînait chaque jour, chaque nuit, dans sa vieille veste longue en cuir grise, maintenant souillée de vomissures, de sang, et d’huile. Un an jour pour jour, trois cent soixante cinq jours, trop d’heures à compter, et il était là, ivre mort, à deux blocs sous le palais de justice où elle avait été exécutée. Et pour la première fois en un an, il se réveilla, il était enfin hors de cet état comateux, engluant et mortifiant. Il regarda la photo jaunie, photo parfaite de lui, sa femme, leurs deux enfants, lors de vacances dans Protocole Paris. Puis il regarda l’ouvrage : Les Grandes Thèses du Parti Unique, il l’ouvrit, en dessous de la couverture, il eut la surprise de voir un tout autre titre : La Condition Humaine, André Malraux. Et sous ce titre, sur le petit espace de papier situé entre le titre et la date d’impression, il vit ses mots qu’elle avait écrits et qu’il n’avait jamais lus :
« Apprendre à penser c’est la clef de la Liberté ».

samedi 26 février 2011

Bataille à Rokugan

 Un vieux texte, retrouvé entre deux pages d'un cahier. Issu de l'univers de Rokugan, jdr japonisant, mais librement inspiré des Samurai, par Jean Mabire

Il repose doucement son pinceau dans sa boite.
Avec un geste non dénué d’une certaine coquetterie, l’homme prend la feuille sur laquelle il a écrit les kanjis et l’agite pour la faire sécher. Puis il se tourne vers ses camarades, lisant avec une nonchalance calculée le papier.
« Nous, Akodo Toshiro, fils d’Akodo Inigin, déclarons à notre seigneur et maître Akodo  Sanetori que nous le rejoindrons avec armes et serviteurs. Nous serons accompagnés de notre frère de lai Matsu Ishikawa, seigneur de la tour de Renga, qui possède armes et chevaux. Son fils, Matsu Shiken, viendra avec armes et serviteurs. Notre cousin, Akodo Takenori, viendra quand à lui avec armes et armures. Puisse les Kamis accorder la victoire à notre Clan. »
« C’est parfait mon fils. Maintenant, préparez vos coiffures, nous partons demain ». Dit le vieil homme qui se tenait au coté de Toshiro.
« Haï maître ». Tous les vassaux du clan du Lion s’inclinèrent.

Le vieil homme passait de l’un à l’autre, les bénissant et leur donnant ses conseils jus’quà fort tard dans la nuit.
« Remets ton chignon droit…Met plus de laque sur tes dents…Les Grues ne doivent pas se moquer de vous s’ils prennent vos tête…Portez toujours sous vos armures les protections que j’ai ramené du monastère… »

L’aube pâle de dame Amaterasu no Mikami éclairait le sol. Sous les grands cyprès. Les vassaux du clan du Lion finissaient de seller leurs chevaux qui piaffaient d’impatience, faisant tinter les clochettes de bronze suspendues aux sangles. Le vieil Akodo Inigin, assit sur sur le perron du temple, regarda ses enfants partirent à la guerre. Un serviteur mit en bouche une corne de guerre, et se mit à souffler dedans. Les quatre cavaliers, accompagnés de leurs hommes d’armes, se mirent en route, sous les acclamations des paysans des environs.
Le vieil Inigin se tourna alors vers le temple, et se mit à réciter les prières de protections des guerriers…

Une poussière âcre et dense se levait sur la grande route impériale où circulait l’armée brun et or du clan du Lion. Matsu Shiken n’en croyait pas ses yeux de voir tant de bushis et d’ashigarus sur la longue route. Le col qu’ils venaient de dépasser débouchait sur une vaste plaine où coulait une rivière. Sur un petit pont, Shiken put voir des éclaireurs grues refluer en masse face à l’avancée rapide de quelques cavaliers Matsu qui n’allèrent guère loin.
Environ cinq cents guerriers grues se tenaient dos au pont, leurs archers tirant sur les trop téméraires cavaliers du clan du Lion qui ne poussèrent pas trop.
Sous les ordres des Taisas, les Lions se mirent rapidement en place, formant un arc de cercle concave parfait face à la ligne bleue et blanche du clan de la Grue.
Ses derniers tenaient une position avantageuse, acculé au pont, ils présentaient leur ligne de lances et de boucliers face à toutes les directions.
« La bataille va être sanglante à cause de ces saletés de grues…ne savent-ils pas qu’ils sont dépassés ?» cracha Toshiro.
Un de ses voisins lui répondit
« Ils sont par trop incompétents dans les arts de la guerre…Leur sang coulera en abondance et formera nos jeunes générations, sauf s’ils se jettent comme des imbéciles au combat »
Le cavalier regarda fixement Shiken, qui rougit, sa monture venait de faire un écart. Heureusement que le fard blanc cachait son appréhension de la bataille.
Toshiro et Ishikawa rirent.
« Haï Senzo, tu as bien raison. Mais silence, les Grues viennent nous défier »
En effet, un cavalier bleu sortit des rangs ennemis. Sa monture pie piaffait tandis qu’il la retenait d’une main. Il portait une longue lance incrustée de jade, et son armure bleue resplendissait au soleil de midi.
« HOOOOOOOO ! Je suis Daidoji Kametsuru, certains d’entre vous connaissent ma famille. Nous nous sommes toujours battus dans l’honneur, mon père a tué Matsu Keiko à la bataille des mille larmes. J’ai moi-même envoyé de nombreux Matsu au Jigoku. Si Matsu Heyachiro est là, et qu’il n’est pas un lâche, je me propose de lui montrer la voie ! »
Un mouvement se fit au milieu des troupes Matsu. Un petit cavalier, engoncé dans une armure laquée, toute noire, lança sa monture au triple galop. Lui aussi portait une longue lance.
Arrivé prêt du cavalier bleu, il rugit
« Je suis Heyachiro. Tu va rencontrer ta mort aujourd’hui enfant » Et il l’attaqua.
Les deux cavaliers chevauchèrent un moment sur la plaine, se battant avec leurs longues lances. Soudain, le Daidoji réussit à faire tomber Heyachiro, qui lui arracha tout de même sa lance. Sabre au poing, Il attendit la charge du grand cavalier bleu. Au dernier moment, il s’esquiva, coupant la jambe du Daidoji qui s’effondra dans la poussière en gémissant.
« Tu voulais m’envoyer au jigoku bâtard bleu…C’est toi qui va y aller » Hurlant sa rage, il trancha la tête de son adversaire.
Un immense cri de douleur parcourut les rangs bleus. Le père du Daidoji, accompagné de ses autres fils, bondit vers le Lion à terre afin de venger le mort. Arrosant la plaine de flèche pour couvrir Heyachiro, les Lions se mirent à courir vers leur champion à leur tour, mené par les Matsu. Tous les hommes autour de Shiken étaient maintenant soulagés, éperonnant leurs montures, ils bondirent vers la bataille…


image Shogun 2 Total War,  Sega, issue de http://www.flickr.com/photos/segaamerica/4976808097/,

vendredi 25 février 2011

Le pourquoi de ce blog.

Pourquoi me suis-je remis à compiler et à mettre en ligne ces vieux textes ? Je ne sais pas, c'était une simple envie, une impulsion qui m'a pris ce soir de réunir toutes ces folies.
Je ne me considère nullement comme un grand auteur, j'apprécie seulement d'écrire mes aventures, aussi bien sur les tables de jeux de rôles que sur les univers persistants, et surtout de les faire partager.
J'ai commencé ces écrits vers la fin de la seconde, début de ma première. Eykolan, Aldier ou encore KBC pour d'autres m'a donné l'envie. Tout est parti d'une simple discussion sur msn, un soir. Il me parlait de son univers à lui, Onoreth. Soudain j'ai revu tous les ouvrages de fantasy que j'avais dévoré, toutes les parties de JDR qu'on avait pu faire mais aussi nos aventures sur WoW et autres MMO. Alors, je me suis mis à écrire, une histoire, puis deux puis des dizaines. Il fallait combler, créer cet univers de toutes pièces. Eykolan était le maître d'œuvre, et mes textes n'étaient que de petites pierres sur son édifice, mais ces pierres m'ont ouvert les yeux.
Plus que cet univers, je voulais autre chose. Alors j'ai commencé d'annoter mes feuilles de cours. Personnages, aventures...Tout était bon à écrire. La main me démangeait, j'écrivais vite, mal très souvent, j'ai honte parfois de ces textes, surtout quand je me relis. Mais ils me plaisent toujours, ils me rappellent les bon moments avant que nous nous quittions tous pour faire nos études éloignées.
C'est pour cela que je dédie ce blog à Eykolan, ami fidèle et magnifique conteur, à l'Onoreth Dev Team qui bat de l'aile depuis un moment, et aux Anciens Membres de la Grande Armée, server Darluok, si un jour ils passent par là. Sachez que malgré la distance et tout ce qui peut nous séparer, votre serviteur pensera toujours à vous...

Une nuit à Strangleronce

Un de mes plus vieux textes, le premier qui m'ait jamais plu, écrit au temps de la Grande Armée...
Asdel était alors un guerrier mort-vivant de niveau 50+


Voilà près d'un an que je ne m'étais pas retrouvés dans cette jungle étouffante, où mes os devenaient humides et me lançaient tout le temps... J'avais parcouru de nombreuses terres, en Azeroth et en Kalimdor, et m'étais même aventuré en Outre terre.

Un message de Dame Kiräysa m’avait rappelé, elle demandait de l'aide et une protection "rapprochée" dans cette sordide jungle, que nous connaissons tous pour les actions belliqueuses de l'alliance, les nuits là-bas résonnaient de mille cris, ceux des blessés et des mourants...

La jeune démoniste m'avait seulement dit de venir, et mon honneur de Chevalier Réprouvé, de même que la valeur de l'amitié, me forçait à répondre présent.

Après une semaine de voyage en zeppelin, me voilà enfin à Grom'Gol, j'avais profité du voyage pour enduire mon armure d'une solution de Térébenthine, pour éviter les dégâts de l'humidité ambiante, et un jeune prêtre réprouvé avait béni mes armes, les enchantant par la même occasion.

Le zeppelin de Grom'Gol...

Sur la tour d'envol se trouvait la jeune Kiräysa, elle m'avait été présentée il y a peu par Eykolan, mon cher ami Tauren, qui m'avait demandé de surveiller la demoiselle le temps de son absence dans le rêve d'émeraude.

La nuit commençait à tomber sur la jungle, on entendait les bruissements des perroquets s'envolant, et les rugissements des tigres et autres raptors courant dans les feuillages.

Grom'Gol était sans dessus dessous, des cadavres frais avait été jetés sur la place, leurs corps souillés par des signes appartenant à l'alliance. Des dizaines et des dizaines de combattants de la Horde se pressaient, et appelaient à la guerre...Une nouvelle nuit de sang commençait.

La guerre m'a toujours été familière, de mon temps de vie humaine à maintenant ma vie de mort vivant, en passant par les cruelles heures du Fléau. Les corps de ces fiers guerriers et guerrières, qui avaient subi les pires outrages, appelaient la Vengeance...Kiräysa menait un partit de combattants, et je me trouvai tiraillé entre la colère et les paroles d'Eykolan et de ses amis gardes paix…

Je me décidai enfin à enfourcher mon cheval fantôme, décidé à protéger la jeune elfe, tout en évitant de faire couler le sang...Mais l'alliance n'en décida pas ainsi...

Courant vers le nord de la jungle, vers la très connue Expédition, nous avancions à travers la jungle dense, arme aux poings...Puis, soudain, l'enfer fut sur nous...

Des dizaines de flèches volèrent vers nous, un ballet de sorts nous prit pour cible...Instinctivement, je saisis mon bouclier, et fit rempart de mon corps devant la demoiselle elfe, l'alliance attaquait massivement...Nos hommes commencèrent à riposter, sorciers et tireurs prenant position rapidement derrière les guerriers, et la fureur de la bataille augmenta d'un cran, tous se battaient, pour sa vie et non plus pour nos idéaux...Oweryn qui nous avait rejoint se battait face à trois allianceux, un humain et deux nains...Je vis un elfe tuer un orc, et venir aider une de ses camarades blessée. Trois des nôtres courraient derrière des gnomes qui essayaient de s'enfuir...Kiräysa lançait sort sur sort, mon épée tranchait à tout va, et mon bouclier enchanté parait les boules de feux et de glaces tout autant que les flèches empoisonnées...
La ligne de bataille était un chaos total, on courait, on tuait, on vivait et on mourrait de tout coté...
les arbustes sombres se couvraient de sang, rouge, de toutes les races d'Azeroth et de Kalimdor, puis soudain, un renfort de guerriers et magiciens de la Horde arriva, et la bataille tourna court...
La course reprit à travers tout le nord de la vallée, les combattants de l'alliance essayaient de se cacher, certains allèrent se noyer dans la mer, d'autres furent harponnés dans les marais...La mort était de la partie ce soir là, et toute la nuit, les cris et le cliquetis des armes retentit, jusqu'à l'aube...

Un voile pourpre éclaira le petit jour, rouge sang, comme cette nuit de massacre. J’avais un goût ocre dans la bouche, poudre noir et sang. Nous étions vidés, Oweryn, Kiräysa et votre serviteur, les visages recouvert de poudres, les mains pleines d'un sang séché, nos corps taillés et nos armures trouées de multiples coups...La guerre en ces lieux venait de se finir, pour un temps...

nb: si des personnes se reconnaissent dans ces lignes, des modifications de noms peuvent se faire sans problème.

Au commencement était le Rêve....


Je connais parfaitement cette sensation le matin, les paupières sont lourdes, on est fatigué de la nuit passée, mais il faut se réveiller. On fait un effort de concentration extrême, puis on ouvre lentement une paupière, puis l’autre, à moitié.
J’ai mal au cou, torticolis nocturne du à ce fauteuil en cuir sombre dans lequel je suis lové. Dans la semi pénombre, mon regard remonte lentement le sol, jonché de papiers inutiles et autres prospectus. Je ne peux pas lire les titres, mais je m’en moque parfaitement, je n’en ai rien à faire je crois.
Oui, cela doit être cela, je n’en ai rien à faire ou plutôt, je ne saurais pas quoi en faire. Ce qui m’intéresse plus en ce moment, que dis-je, ce qui attire mon regard irrésistiblement, c’est la petite table basse, noire ébène, où se trouve un échiquier et deux coupes d’un liquide qu’on pourrait prendre pour du champagne.
J’ai soif, mais ma vision continue, irrésistible. Mon regard, complètement ouvert maintenant, passe de la table ébène à une ottomane rouge sang, seule couleur dans ce décor chromatique.
Jouant avec un pompon, un pied blanc, pur et virginal se dessine. Je remonte la longue jambe fuselé avec mes yeux avides, le mollet, le genou puis la naissance de ses cuisses.
Ses deux cuisses blanches, repliées selon un angle de quatre-vingt dix degrés, sont protégées par un kimono noir, qui laisse cependant à mon regard rêveur la connaissance des secrets de cette femme.
Mon regard remonte encore, il passe sur le dos, où le kimono diaphane est stylisé par un dragon blanc à l’œil rouge.
Elle me tourne le dos, à moitié, pourtant j’ai l’impression de tout connaître d’elle, je sens son parfum, fleur de prunier blanc, qui m’envoûte de l’autre côté de la pièce. Le haut du kimono laisse une épaule dénudée, et la naissance du cou, sensuelle, entouré par une longue cascade de cheveux noirs.
Je vois son visage de trois quart. Elle porte à ses lèvres parfaites un long fume cigarette noir. Elle l’allume avec un zippo argent, et tire une longue bouffée. Le papier blanc se consume peu à peu, environnant à chaque expiration son visage d’une fumée grise, odeur enivrante.
Elle regarde quelque chose en bas, par la fenêtre où les rideaux, voiles diaphanes, jouent avec le vent frais. Pourtant, je n’entends rien.
Elle tire une dernière bouffée, retire le papier consumé du long fume cigarette noir et le jette dans la rue sans bruit, en bas.
Elle se tourne vers moi. Je ne vois plus rien de son visage, si ce n’est ses yeux, noirs, profonds. Je la regarde, qui-est-elle ? Je ne sais pas. Mais je me perds, oui je me perds dans ses yeux noirs, deux puits sans fonds, je tombe, je tombe, enfer vivant, paradis de la sensualité…Tout se brouille, mes paupières sont lourdes, très lourdes…
Je me réveille

Qui suis-je ? Je pourrais répondre à cette question en vous offrant le nom que mes parents m’ont donné à ma naissance. Jérôme ****. Oui, cela est mon héritage, vaste débat de savoir pourquoi je m’appelle comme cela et pas autrement.
Pas autrement, oui, c’est vrai. Je me suis moi-même donné un nom en fait, plus tard, à l’adolescence. Un nom de guerre, nom de code qui me sert pour jouer sur la vaste toile mondiale. Mais aussi nom de mes personnages, de mes rôles que j’aime.
Oui, j’aurai pu m’appeler Asdel, mais là question de qui je suis n’est toujours pas résolue.
En effet, que je sois Jérôme, ou le pseudonyme d’Asdel, je suis plus que ces simples noms. Qui suis-je alors ? Un garçon, bientôt un homme ? Cela est un bon début. Un garçon qui atteint le quart de sa vie, plus tout à fait un enfant, pas encore un homme mûr.
Plus que cela, je suis un rêveur, mais aussi un étudiant. J’aime la solitude, mais j’aime aussi plaisanter avec mes amis, boire avec eux.
J’aime écrire et lire. Je crois que cela est la base de mon âme. La lecture. Depuis l’enfance je lis tout ce qui me passe par la main, Pardaillan, Les trois Mousquetaires, Sigognac étaient mes héros. Tout comme Achille, Alexandre, César, Vercingétorix. Et après je m’amuse à jouer ce que je lis. Je me prenais pour un centurion, un chevalier ou mousquetaire. Je me battais pour la veuve et l’orphelin, pour des causes justes, toujours. Je tuais les monstres et les guerriers barbares, tout de même, sans aucunes discriminations. J’étais un héros, moi le petit enfant chétif qui aimait lire des aventures…
 Les jeux d’enfance sont morts très vite. A l’école, personne n’aimait s’amuser à cela, à s’inventer un nouveau monde. Peut être me suis-je laissé entrainé dans le moule ? Rapidement on se retrouve en effet à médire des uns et des autres, des profs ou encore des joueurs de foots.
Alors, pour se rappeler son enfance, on lit. Mais quelque chose s’est brisé en moi. A dix ans, je n’aimais déjà plus les livres pour enfants. Il me fallait autre chose, quelque chose de neuf.
L’anniversaire d’un ami plus âgé m’a surement décillé les yeux. Un simple jeu, jeu de rôle. Facile, à cette époque c’était une simple traversée de donjons, pour sauver le monde (rire intérieur).
Parallèlement à ces jeux, qui d’ailleurs me manque toujours, mais auxquels j’ai finalement eu peu l’occasion de jouer, je me suis mis à lire de nouvelles séries. De la fantasy tout d’abord, puis de la science fiction, bien que je n’aime pas foncièrement cette dernière.
Quelque chose me manquait, les séries faciles comme les Chevaliers d'Émeraudes, les Bottero ou même le maître Tolkien m’ennuyaient. Peut être était-ce la solitude. Je n’arrivais plus à retrouver les grands héros de mon enfance. Mais un jour, le Graal s’est présenté à moi.
Je devais avoir quatorze ans peut être. Je suis allé à la bibliothèque, et là trois ouvrages se sont offert à mes yeux d'enfant perdu...
Tout d’abord, c’était Waylander, de Gemmell. Je connaissais cet auteur, j’aimais son style, mais Druss était comme les héros de mon enfance, trop parfait dans un monde de sang et de mort. Waylander, au contraire, était froid et cynique, il était de fait ce que je cherchais. Un assassin, sombre, qui mettait sa lame à louer. Dans le même style, je rencontrais aussi Drizzt, l’elfe noir banni de sa cité, perdu dans le vaste monde.
Drizzt aurait pu être le second ouvrage, mais je crois que c’est plutôt la série du Capitaine Alatriste que mon esprit a retenu. Série historique, certes, mais j’aime l’histoire et les histoires. Alatriste est donc un capitaine sans le titre, il est un spadassin, tueur à gages dans cette Espagne où le soleil ne se couchait jamais. Il se bat, pour lui, son fils adoptif et surtout son honneur, contre l’Eglise, les puissants et les Hérétiques des Flandres…
Enfin, le dernier anti-héros, le maître parmi les trois, mon préféré : j’ai nommé Lestat le Vampire. Bête immonde qui dans sa première apparition n’aime que la mort et la chasse, oui, il aime chasser les mortels, les traquer, se fondre dans leur humanité. Il se donne un code d’honneur, il ne tue que les méchants, mais il est la Bête, l’antéchrist, le chasseur parfait qui  parcourt depuis des siècles le monde, il est ce qu’il chasse, il est un homme tout en étant plus que cela... Personnage complexe, français aimerais-je dire, il deviendra dans la suite des ouvrages un saint, connaisseur du diable, à qui il arrachera le voile de Saint Véronique.
Trois personnages, trois styles différents. Et pourtant, je crois que ce sont eux mes véritables héros, ce qui m’ont formé, moi le pâle étudiant mince et bigleux. J’aime leur noirceur, toujours teinté d’une bonté pour leurs amis. Ils se battent pour eux, certes, mais derrière de nobles causes apparaissent ou transparaissent. Ils sont mes modèles, des hommes d’actions qui j’aimerais tant connaître, ils sont ce que je ne suis pas…