mardi 6 janvier 2015

Douche froide

La douche froide. La nouvelle tombe dans son oreille endormie. Un frisson glacé le prend du bout des ongles jusqu’à la racine de ses cheveux. Et une question. Pourquoi ? Pourquoi cela devait arriver aujourd’hui ? Pourquoi lui ? Pourquoi toujours ce même pincement de cœur ? Tant de pourquoi, et jamais de réponses. Seulement la douleur confuse, la peine, quand il a enfin émergé. Ses paupières sont encore lourdes, sa tête ailleurs, dans ses rêves délicieux. Et pourtant il faut déjà revenir à la réalité. Trois mots, et tout chavire, une fois encore. Une fois de plus. Après les longues heures d’attente, insoutenables et légères à la fois. Après ces longs silences où l'on cherche à deviner un peu plus que ce que l’on sait. Ces questions expectatives dans le creux des ténèbres, tandis que pour toute lumière seul un écran froid éclaire ses nocturnes tristesses.

Trois mots, glissés d’une voix de velours. Trois mots capables de faire s’effondrer un homme. Tout s’écroule autour de lui comme un château de cartes enfantin ébranlé par une savante pichenette. Tant d’envies, de désirs, d’espoirs même qui tombe. La Chute. Longue, profonde, éternelle. Toujours le même refrain depuis le Paradis. S’arrêter, une fois encore, alors que l’âme et le cœur s’étaient envolés, un peu trop vite. S’arrêter. Essayer de chercher à reprendre pied dans cette eau glacée. Ne pas se noyer, une fois encore.

Se poser. Peser le pour et le contre. Avoir mal. Envie de pleurer. Et puis. Enfin. Se dire tant pis. S’essayer à un nouveau sourire. Difficile mais salutaire. Se regarder dans la glace, et tordre cette bouche dans un rictus. Sourire. Essayer de transformer la nouvelle en quelque chose de positif. Quelque chose de neuf. Un nouvel espoir.


Il se passe de l’eau chaude sur le visage. Au travers de la buée qui s’envole, fendue par de longues stries qui ressemblent à des larmes sur un visage, il se recompose. Il ne sera pas défait. Une nouvelle chute. Une de plus. Encore une fois. Toujours la même douleur dans le cœur. Mais quand on tombe neuf fois, autant se relever une dixième. Même si ça fait mal. Même si on en crève. Même si…Car ce même si n’est que les dernières attaches d’un passé irrémédiablement révolu. Où étaient liés des rêves et des espoirs qui n’ont plus lieux d’être. Ou plutôt, qui grandiront ailleurs, dans de nouvelles aventures. Douche froide, puis chaude. Sourire. Pour mieux repartir.

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