vendredi 10 janvier 2014

Angelo Oscuro

Personnage créé pour Vampire le Requiem, rapidement et avec seulement quelques bribes de souvenirs de cours d'Italien pour l'histoire. 

Angelo *** est né dans le Nord de l’Italie un peu avant le Risorgimento. Fils de patriote fervent, il vit mourir son frère au combat non pas contre les Autrichiens, mais assassiné par la police politique du Duc de Modène. Il en fallait peu pour cet étudiant brillant en histoire, spécialiste de l’antiquité romaine, pour abandonner son début de thèse et rejoindre Garibaldi.

Il participa à tous les combats, contre les Français, les Autrichiens, et tous ceux qui se dressèrent face à l’ascension inexorable de la Nation Italienne. Malheureusement, et comme beaucoup d’autres, ses idéaux républicains furent rapidement trahis par les politiques du Piémont Sardaigne, et ce jeune anarchiste rejoint alors les ombres dans une lutte pour l’avènement du moins pire des régimes.

C’est là où celui qui avait appris l’art du combat à la loyal se transforma en poseur de bombes anarchiste, mais aussi en idéologue et orateur de la Cause. Proche de ces milieux ultra nationalistes et républicains, il se jeta à corps perdu dans des actions les plus fantasques, qui ne tardèrent pas à lui attirer de nouveaux ennuis. Il connaissait en effet par cœur Florence et ses environs, et la petite bande dont il avait gravi les échelons à la force du poignet avait de nombreuses accointances et protections, mais aussi pas mal d’ennemis.
Son drame, si l’on peut dire, était d’être un garçon avenant qui faisait tourner nombre de têtes. Et il ne se privait pas d’user de ses petits talents. Un jour qu’il était parti dans la campagne Toscane pour ses affaires, il rentra tard en train, seul. La police lui tomba dessus lorsqu’il sortit à Santa Maria Novella. Hasard du calendrier, un grand coup de filet avait eu lieu dans la journée, et Angelo y avait échappé. Mais cette fois-ci, il était cuit. Ce fût l’occasion d’une fusillade en règle, tandis qu’il courait de travées en travées pour esquiver la furia des carabiniers. Il allait réussir à filer quand il sentit quelque chose de chaud dans ses tripes. Une balle venait de lui faire sauter les intestins, et il se savait foutu. Avec la rage du désespoir, Angelo se mit à courir comme un dératé, perdant un flot de sang, et se cacha dans les vieilles ruelles biscornues du quartier de Santa Maria Novella. Le soir tombait, et il savait qu’il ne verrait surement pas l’aube sauf si un nouveau coup de chance le sauvait.

Etait-ce réellement un hasard que son Sire passait par là ? Il ne le sut jamais, mais il s’est toujours demandé, lui qui se sentait épié depuis des mois, si le vénérable Mekhet ne l’avait pas observé comme un rate de laboratoire. Arcimboldo Diavolico lui proposa alors quelque chose qu’Angelo n’aurait jamais pu imaginer, même dans ses pires cauchemars. La vie éternelle, l’occasion de voir changer le monde, contre sa mort, irrémédiable.

Il faut dire que dans ces occasions-là, la chance était à saisir dans l’instant, et le courageux républicain ne pouvait que constater qu’il avait peur de la mort, rien qu’à l’odeur des sueurs froides qui engluaient ses membres. Dans sa douleur et sa folie, il acquiesca.

Il ne sut jamais non plus combien de temps il resta dans les ténèbres. Mais Quand il se réveilla, Diavolico commença son « éducation ». La chasse, bien entendu, mais aussi les habiles rouages de la politique, tant mortelle que celle de la famille. L’enfant qui avait abandonné ses études se remit à lire des ouvrages, de tous les partis. Son maître l’obligeait à étudier les journaux, mais aussi allait écouter les hommes qui parlaient dans les tavernes, tout comme les aristocrates à la sortie de l’opéra. Brillant et charmant, Angelo apprenait vite à user de tous ses tours.

Les années passèrent, il se trouva une petite tanière, non loin de l’Arno, qui lui permettait de filer en douce la nuit. Il rejoint l’Invictus, comme son sire avant lui. Ces rouages complexes lui plaisaient énormément, et il apprenait sans cesse. Vieillissant et mûrissant, l’ancien anarchiste devenait aigri en voyant ce qu’était cette république italienne pour laquelle il avait lutté, un endroit où les riches et puissants creusaient un écart de plus en plus grand avec les pauvres. Ni fraternité, ni égalité, seulement la même lutte des classes.


Angelo, cynique, n’hésite pourtant pas à se servir de ses accointances avec les milieux nationalistes pour asseoir sa place privilégiée : celle des ombres. Il ne parle guère à l’Elysium, sauf lorsque cela était nécessaire. Futé et intelligent, il cache ses pensées derrière un sourire boudeur et une grâce nonchalante, aidé par une vêture chic et sobre. Pour le reste, il garde des liens en sous mains avec les loges maçonniques et les mortels, se servant de sa fortune amassée dans des trafics divers pour vivre convenablement son Requiem.

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