Personnage créé pour Vampire le Requiem, rapidement et avec seulement quelques bribes de souvenirs de cours d'Italien pour l'histoire.
Angelo *** est né dans le Nord de l’Italie un peu avant le
Risorgimento. Fils de patriote fervent, il vit mourir son frère au combat non
pas contre les Autrichiens, mais assassiné par la police politique du Duc de
Modène. Il en fallait peu pour cet étudiant brillant en histoire, spécialiste
de l’antiquité romaine, pour abandonner son début de thèse et rejoindre
Garibaldi.
Il participa à tous les combats, contre les Français, les
Autrichiens, et tous ceux qui se dressèrent face à l’ascension inexorable de la
Nation Italienne. Malheureusement, et comme beaucoup d’autres, ses idéaux
républicains furent rapidement trahis par les politiques du Piémont Sardaigne,
et ce jeune anarchiste rejoint alors les ombres dans une lutte pour l’avènement
du moins pire des régimes.
C’est là où celui qui avait appris l’art du combat à la
loyal se transforma en poseur de bombes anarchiste, mais aussi en idéologue et
orateur de la Cause. Proche de ces milieux ultra nationalistes et républicains,
il se jeta à corps perdu dans des actions les plus fantasques, qui ne tardèrent
pas à lui attirer de nouveaux ennuis. Il connaissait en effet par cœur Florence
et ses environs, et la petite bande dont il avait gravi les échelons à la force
du poignet avait de nombreuses accointances et protections, mais aussi pas mal
d’ennemis.
Son drame, si l’on peut dire, était d’être un garçon avenant
qui faisait tourner nombre de têtes. Et il ne se privait pas d’user de ses
petits talents. Un jour qu’il était parti dans la campagne Toscane pour ses
affaires, il rentra tard en train, seul. La police lui tomba dessus lorsqu’il
sortit à Santa Maria Novella. Hasard du calendrier, un grand coup de filet
avait eu lieu dans la journée, et Angelo y avait échappé. Mais cette fois-ci,
il était cuit. Ce fût l’occasion d’une fusillade en règle, tandis qu’il courait
de travées en travées pour esquiver la furia des carabiniers. Il allait réussir
à filer quand il sentit quelque chose de chaud dans ses tripes. Une balle
venait de lui faire sauter les intestins, et il se savait foutu. Avec la rage
du désespoir, Angelo se mit à courir comme un dératé, perdant un flot de sang,
et se cacha dans les vieilles ruelles biscornues du quartier de Santa Maria
Novella. Le soir tombait, et il savait qu’il ne verrait surement pas l’aube
sauf si un nouveau coup de chance le sauvait.
Etait-ce réellement un hasard que son Sire passait par là ?
Il ne le sut jamais, mais il s’est toujours demandé, lui qui se sentait épié
depuis des mois, si le vénérable Mekhet ne l’avait pas observé comme un rate de
laboratoire. Arcimboldo Diavolico lui proposa alors quelque chose qu’Angelo n’aurait
jamais pu imaginer, même dans ses pires cauchemars. La vie éternelle, l’occasion
de voir changer le monde, contre sa mort, irrémédiable.
Il faut dire que dans ces occasions-là, la chance était à
saisir dans l’instant, et le courageux républicain ne pouvait que constater qu’il
avait peur de la mort, rien qu’à l’odeur des sueurs froides qui engluaient ses
membres. Dans sa douleur et sa folie, il acquiesca.
Il ne sut jamais non plus combien de temps il resta dans les
ténèbres. Mais Quand il se réveilla, Diavolico commença son « éducation ».
La chasse, bien entendu, mais aussi les habiles rouages de la politique, tant
mortelle que celle de la famille. L’enfant qui avait abandonné ses études se
remit à lire des ouvrages, de tous les partis. Son maître l’obligeait à étudier
les journaux, mais aussi allait écouter les hommes qui parlaient dans les
tavernes, tout comme les aristocrates à la sortie de l’opéra. Brillant et
charmant, Angelo apprenait vite à user de tous ses tours.
Les années passèrent, il se trouva une petite tanière, non
loin de l’Arno, qui lui permettait de filer en douce la nuit. Il rejoint l’Invictus,
comme son sire avant lui. Ces rouages complexes lui plaisaient énormément, et
il apprenait sans cesse. Vieillissant et mûrissant, l’ancien anarchiste
devenait aigri en voyant ce qu’était cette république italienne pour laquelle
il avait lutté, un endroit où les riches et puissants creusaient un écart de
plus en plus grand avec les pauvres. Ni fraternité, ni égalité, seulement la
même lutte des classes.
Angelo, cynique, n’hésite pourtant pas à se servir de ses accointances
avec les milieux nationalistes pour asseoir sa place privilégiée : celle
des ombres. Il ne parle guère à l’Elysium, sauf lorsque cela était nécessaire.
Futé et intelligent, il cache ses pensées derrière un sourire boudeur et une
grâce nonchalante, aidé par une vêture chic et sobre. Pour le reste, il garde
des liens en sous mains avec les loges maçonniques et les mortels, se servant
de sa fortune amassée dans des trafics divers pour vivre convenablement son
Requiem.
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