vendredi 11 mars 2011

Sic transit gloria provincia


Aujourd’hui, les carnets d’Asdel font un petit détour par le monde réel, en croquant quelques minutes de son dernier transit Avignon Marseille…Les notes sont entre parenthèses ou guillemets sont du censeu...du correcteur particulier du camarade Asdel

Marseille se vit en bus. C’est ce que j’ai ressenti aujourd’hui, moi, votre humble serviteur, en arrivant en gare de Marseille St Charles. Magnifique monument XIX par ailleurs, avec son superbe escalier que l’on qualifiera de monumental (oulah il est en forme ce soir), que vous descendrez quatre à quatre pour connaître les rues du centre ville.
A ce moment, vous vous dites que Marseille mérite sa réputation, le Boulevard d’Athènes est un dépotoir (et encore, ils se sont améliorés), des draps pendent sur les murs lépreux couverts de moisissures (pour ne pas dire autre chose), les rues sont crasseuses et aveugles…Bref, un véritable coupe gorge. Heureusement, vous arrivez enfin sur la Canebière. Ne vous attendez certainement pas à entendre claquer les voiles dans le port…La ville ne se tait jamais, vous entendrez parler toutes les langues méditerranéo européennes, pour les polyglottes, un forfait 'connaissance du monde' est possible à vos risques et périls (surtout quand vous avez Asdel pour guide) . Pour les plus sourds d’entre vous, vous entendrez quand même une magnifique sonate pour klaxon et moteurs, parfois accompagnée par le fameux soliste Tôle Froissé et son compère Jean Chri de souffrance (heureusement que les pompiers sont tout proches).
Uns fois traverser l’artère principale de la ville, celle où le sang économique coule à flots, entre prolétaires et magnats, jeunes cadres ambitieux parlant de politiques et de la dernière intervention de sa majesté en talonnettes et vieux arabes tranquillement assis à deviser en fumant leurs cigarettes, vous passerez surement par la rue St Fé, cadre idyllique du shopping. Là encore cosmopolitisme parfait, entre les jeunes bourgeoises des quartiers sud, que d’aucun comparerons à leurs consœurs aixoises, et jeunes gens des quartiers nord, qui cherchent à tailler la causette, et surement autre chose derrières. Vous ferez une pause dans le temple sacré, Virgin, où vous vous rendrez compte, si comme moi vous vivez dans une grotte avignonaise, de votre hasbeenitude en voyant les dernières consoles (ça existe vraiment ça Oo) et les romans (oui je sais, je ne suis pas brave en disant cela). Une fois votre séance lèche vitrine de toutes les marques possibles et inimaginables, des sacs aux lunettes *censuré, n’aidons pas les industries capitalistes à forte VA* achevée, vous verrez enfin LE bus, blanc et bleu couleurs de la ville, caressé par une douce pointe de jaune criard à l’arrière. Ca tombe bien, à la Préfecture se trouve le 18, qui me permet en même temps de rentrer à la maison, sic transit gloria mundi, à quelques centaines de mètres près.
Le 18, monument parfait de la ville, vous y trouverez là encore un cosmopolitisme que même la world culture ne trouvera jamais. Callez vous sur un siège, et ouvrez grands vos esgourdes. Voyez les deux grands-mères, avec leurs permanentes blondes, écoutez bien l’accent grave et suave à la fois du sud, le chant sacré de Pagnol, celui qui fait penser aux cris d’une poissonnière sur le port. Ecoutez les parler du temps jadis, que les moins de vingt mille ans ne peuvent pas connaîtreeeeeee (hum, excusez le il s’emporte), où tout allait mieux, bien mieux, où les enfants n’étaient pas féniant (avé l’assent) et ne demandez rien à rien, où les grandes mères travaillaient ou se reposaient à l’ombre des oliviers en chantant des chansons, et les homes jouaient à la pétanque tranquille entre deux casanis (mâtinés de 51 je vous l’accorde) . Bref, rien ne va plus, les retraites sont ce qu’elles sont, les grands se font des sous, et les pauvres peuchères, ils sont encore plus à la ramasse.
Continuons la visite, le 18 c’est aussi marrant pour les rencontres. Généralement, ça arrive quelque part sur la Capelette. Une femme entre dans le bus, et là, elle découvre sa meilleure amie. Le marseillais étant fort en gueule, vous avez droit à une magnifique discussion dignes des plus grands salons, pour le grand plaisir de tous :
« Alors, comment ca va ? Et la famille ? Et ta fille ? Et ton travail ? Et t’es allé faire les courses ? Et ouai, le prix de la vie miskina…Et ouai, les politiques c’est tous des pourris…Et ouai, l’OM a encore perdu ces *bip* (notez ici que tout dépend de l’interlocuteur/trice, de l’âge de la condition sociale etc etc etc, se référer aux travaux de Mr Jean Bon, via le blog d’Eyko, partie thèse et devoirs philosophiques).
Si vous êtes fatigués de la visite, profitez du siège en écoutant une douce musique. Oui, je sais, le rap n’est généralement pas doux, mais quel bonheur de profiter de ces sons si légers signés Psy4 ou l’Algerino…Notez ici que parfois, ce ne sera pas du rap mais du métal trash of the death de la mort qui tue, si vous tombez sur un groupe de gothiques (nb : cette espèce ne sort que la nuit, les rayons du soleil sont dangereux pour leur carnation blanchâtre).
Pour les plus sportifs d’entre vous, Asdel transit Corps vous invite à profiter, sur les derniers kilomètres, de la conduite particulière marseillaise. Oui monsieur, il roule bien à 90 sur cette route limité à 30, oui madame il a manqué écraser le pauvre enfant qui sortait du collège. Attention tout de même, ne plus tenir les barres est strictement interdit, et la direction ne pourra vous rembourser pour tout accident survenus dans les montagnes russes…heu, la rue de la ****, même pour vos bagages, bref, tenez vous fermement, nous ne le répétreons pas.
Vous êtes encore là ?
Voilà, terminus enfin atteint, en espérant que vous avez passé un agréable voyage, Asdel transit Corps vous souhaite un bon weekend !

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