Cadet de famille, André de Lestre est né dans une famille aristocrate de Normandie. Son grand père maternel, un armateur de Cherbourg, avait marié sa fille unique à un vicomte pour faire entrer sa famille dans la noblesse, contre argent sonnant et trébuchant.
Second fils, Antoine échappa à la carrière de robes en s’enfuyant par un soir de tempête, de son foyer familial, malgré tout les soins qu’il avait pu recevoir.
Un de ses oncles étant officier dans la royale, il se dit après avoir réfléchi, et manger la croûte de pain et le fromage qu’il avait pris, qu’être marin devait être une bonne idée, il avait déjà navigué sur le petit navire de son père, et s’était bien plus à commander le navire. Ce qu’il ne savait pas, dans son enthousiasme, c’est qu’il y avait bien plus de navire que le seul Apollon de son oncle, et qu’il était difficile un gamin seul de se présenter à un poste d’officier sans connaissance ni expérience.
Loin de se démonter, du haut de ses treize ans, il se fit mousse sur un navire de la Royale. Il détonna rapidement parmi ses camarades, de par ses manières et ses connaissances du monde marin, qu’il avait acquis en écoutant son grand père et ses oncles parler. Un sous officier, qui par bonheur connaissait son oncle, le prit sous son aile. Travaillant durement, Antoine fit sa première traversée de l’Atlantique, vomissant ses repas sur le pont au début, comme ses camarades, avant de devenir un habile marin.
Son oncle, Charles Henri de Lestre, frère cadet de son père, et l’Apollon se trouvait à Fort de France quand le navire du petit mousse arriva. Devant le fait accompli, et la résistance de l’enfant qui voulait seulement devenir marin, Charles Henri prit sur lui et envoya une longue lettre à la famille, pour les rassurer sur l’état du garçon et sur sa décision d’entrer dans la royale. Prenant le jeune André avec lui sur l’Apollon, il le forma comme tous les jeunes aspirants, à coups de pieds et de garcettes sur le cul. André se moquait bien des brimades, intelligent, il avait immédiatement compris comme s’attirer les bonnes grâces des officiers, et les punitions n’étaient pour lui qu’une manière de mieux faire entrer dans sa tête les leçons.
Comme tout aspirant, on n’oublia pas de l’entrainer aux armes, mais aussi aux belles lettres et aux sciences marines, afin de devenir un jour officier de sa majesté le roi.
Sa première bataille se fit contre des pirates dans les Caraïbes, le terrible pavillon noir croyait s’attaquer à un convoi marchand, c’était sans compter sur la nouvelle stratégie de défense des navires français. André se battit vaillamment, et fut légèrement blessé par une balle qui lui frôla le cuir chevelu, ce qui changea la couleur d’une mèche de ses cheveux noirs corbeaux en argent.
A dix-sept ans, rentré en France, André passa son brevet de lieutenant, revit ses parents qui ne l’admonestèrent pas en voyant son début de brillante carrière, et repartit servir encore la couronne sous les ordres de son oncle Charles Henri, maintenant capitaine d’un trois ponts. Il participa ainsi à la guerre de sept ans, où son navire fut capturé, son oncle mourant dans une bataille contre l’Anglais…Depuis ce jour, et la perte de celui qui était son père d’adoption à ses yeux, il jura une haine immense contre les ressortissants de la couronne d’Angleterre, renforcé par la douleur qu’il supporte dans son genouxgauche, qu’une balle anglaise a fracturé.
Sa vingt et unième année fut une année particulière pour lui, de nouveau en France, il fut rayé des cadres effectifs, et se fit renvoyer avec un congé soldé de la marine, car le temps des guerres était fini. Il mangea cependant son argent avec un camarade de bord, le Comte de Fermanville. Passant de tripots en tripots, et de bordels en bordels, les deux jeunes hommes ont vécu une vie dissolue typique des jeunes nobles de leur âge. Cependant, toute comédie à une fin tragique comme chacun le sait.
Fermanville en effet devait beaucoup d’argent à Lord Rictus, le chef de la pègre de Cherbourg. Un soir dans un tripot, passablement éméchés, les deux amis furent agressés par les hommes de main de Rictus. Sans se départir, tous deux dégainèrent leur lames et se battirent vaillamment, mais ployèrent sous le nombre. Fermanville, percé de toute part, s’effondra. André de Lestre se battit longtemps, mais il fut finalement assommé.
Son réveil se fit dans la prison militaire de Cherbourg. Il était en effet convaincu du meurtre de son ami Fermanville et de la famille du tavernier où la maréchaussée l’avait retrouvé. Son épée se trouvant en effet encore dans le corps de la femme du tavernier. Heureusement pour lui, ses états de services lui permirent d’éviter la mort infamante. En contrepartie, on l’envoya déshonoré dans les colonies, afin de servir le Roy et la Compagnie des Indes orientales dans de périlleuses missions secrètes…
Il est arrivé il y a peu à Singapour.
Nom : André de Lestre
Age : la vingtaine
Apparence : grand et mince, presque fluet, il est rompu aux exercices de la marine. Il porte toujours un uniforme impeccable, il ne cède à la mode que par un foulard blanc. Il claudique un peu, résultat d’une balle anglaise dans la jambe gauche. De plus, ses cheveux aile de corbeau sont reconnaissables par la mèche blanche, souvenir de sa première bataille.
Défaut : il se doit d’être soumis à la couronne. Aigri, il est d’un parfait cynique, ce qui peut l’emporter loin dans ses propos. Sa blessure l’empêche de se mouvoir aisément, de plus, avec sa mèche, il est aisément identifiable. Il hait les anglais et tout ce qui s’approche de la pègre, il pense (à juste titre) que sa situation de laquais de la Compagnie est due à ces sales rustres.
Antoine Jésus-Marie de Breteville est né dans une famille noble de Normandie, sa mère était la fille d’un armateur de Cherbourg, roturière mais fort riche, son père le frère cadet du vicomte de Breteville. Pour palier ses problèmes d’argent, le vicomte maria son frère à l’héritière, mariage de raison où naquirent trois enfants, dont l’ainé était Antoine de Breteville.
Il fut choyé par sa famille, particulièrement par son grand père marchand, qui lui offrit une éducation des plus soignées, entre art militaire, comptes et lettres, mais aussi dans les arts libéraux de son temps.
A treize ans, il devint enseigne sur un navire de guerre, en même temps que l’ennemi ancestral de sa famille, le marquis de Fermanville, l’Apollon, avec qui il navigua jusqu’à obtenir son grade de lieutenant de marine, pour ses prouesses dans la guerre anglo-française. En compétition avec le marquis, ils devinrent cependant amis lorsqu’Antoine de Breteville sauva la vie de son camarade dans une entreprise fort audacieuse, et ratée, de débarquement à Guernesey.
A dix-neuf ans, il hérita toute la fortune de son grand père, qui n’aimait guère le Vicomte Breteville. Riche et bien allant, il quitta l’armée, augmenta le pécule familial, et se voyait en passe de devenir prévôt du port de Cherbourg, lorsque le drame arriva.
Sa jeune sœur, Constance de Breteville, fut « kidnappée » et violée par le marquis d’Armanville, car le Vicomte de Breteville s’était opposé à tout mariage. Déchiré entre son amitié, et l’honneur sali que son grand père voulait qu’il répare, Antoine du finalement défier son ami au champ d’honneur. Après un duel rapide, où Fermanville, moins bon bretteur, ne réussit qu’à lui flaquer une estafilade sur la joue gauche, avant qu’Antoine ne le tue d’une botte en plein cœur.
Ce qu’il ne savait pas à l’époque, c’est que sa sœur aimait Fermanville, qu’elle avait épousé en secret, et dont elle attendait le fils. Devenue marquise de Fermanville, Constance jura de se venger de son frère, qui lui avait pris l’être qu’elle aimait le plus au monde.
Breteville était aussi passible de crime, le duel étant interdit en France depuis des années. Ses amis l’empêchèrent de commettre l’irréparable en se livrant à la justice, et on le renvoya aux armées le plus rapidement possibles. Il fit la guerre de course contre les barbaresques pendants quelques années sur une galère.
Enrôlé contre son gré, troublé par ses remords, il fut capturé près de l’Égypte. Revoyant sans cesse l’image de son ami décédé, il s’enfuit de sa nouvelle condition d’esclave à moitié fou dans le terrible désert du Sinaï. Tenta-t-il d’y trouver la mort ? Cela ne fit aucun doute. Cependant, une caravane esclavagiste le trouva en chemin. Délirant et fiévreux, il fut au bord de la mort, mais une mystérieuse jeune femme du désert, qui connaissait les plantes, sauva Antoine de la mort.
Il était cependant une coquille vide, qui ne servirait à rien pour son maître, le marchand Rafik Ibn Saoudi. Arrivé à Aden, résidence de la famille Saoudi, on lui confia des tâches pour simplet, garde du corps, qui effrayait plus par sa taille imposante et ses cheveux blonds que par ses réelles capacités.
Il se comportait cependant très bien, faisant tout ce qu’on lui demandait, Antoine plaisait même aux filles du marchand, qui s’en servait presque comme un jouet vivant.
Le destin joua encore un tour, et transforma encore la vie de notre marin. Un jour qu’il accompagnait la plus jeune fille de son maître au marché, il recroisa la jeune fille du désert, qui le regarda fixement et glissa quelques mot dans sa langue qu’il ne comprenait pas, et pourtant, à cette instant, tout fut clair pour lui. Les yeux noirs l’avait fixé longuement, tandis qu’il passait à coté d’eux : « ton ami t’as pardonné, il t’a libéré des démons »…Il était redevenu lui-même, comme sept années auparavant. Ses yeux décillé, il vit qu’ils étaient suivis, lui et la fille de son maître. Quatre escogriffe s’approchaient dangereusement, et les coincèrent dans une ruelle. Tout le monde dans la ville connaissait le Balourd des Saoudi, et ils se disaient qu’ils pourraient se payer un peu de bon temps avec la gamine…Mal leur en a pris, aux mieux de ses capacités, ses réflexes de marins retrouvé, Antoine leur flanqua une dérouillée magistrale, avant de ramener la jeune fille saine et sauve chez ses parents.
Pour le remercier, Saoudi lui offrit sa liberté, et un poste de chef de sa garde privée. Mais à vingt six ans, il voulait voir le monde. Il monta sur une jonque chinoise, et vogua en temps que simple marin quelques années, se refaisant une vie loin de sa condition.
Quatre années plus tard, nous le retrouvons à Singapour, venant de débarquer de Dragon de Canton, avec quelques émoluments en poche.
Nom : Antoine Jésus-Marie de Breteville,
Age : fin de la vingtaine, mais marqué par la vie
Apparence : Grand et blond, il porte des habits d’une netteté presque irréprochable, vu son passé de marin de la royale. Il est finement musclé, marqué par ses périples sur toutes les mers du globe, comme le montre ses nombreuses cicatrices et sa démarche malaisée due à une blessure récente à la jambe. Ses yeux gris sont sa marque particulière, comme l’estafilade qu’il porte à la joue gauche, souvenir de son duel avec Fermanville.
Avantages : il parle plusieurs langues, dont le français et l’anglais. Il a des rudiments de langues persiques, et parle assez bien le chinois de canton. Il est vif et intelligent.
C’est un marin, et il sait se glisser dans de nombreux milieux.
Défauts :
Depuis son duel, il ne tue ses ennemis qu’en dernier recours, préférant la voie pacifique tant qu’il le peut. Il n’a cependant aucune pitié pour ceux qui s’attaquent aux faibles.
Sa sœur, la marquise de Fermanville, a juré sa mort, et peut envoyer des assassins à ses trousses.
Il est déclaré mort pour la France.
Enfin, même s’il connait le monde, sait se battre et commercer, il a une peur bleue des femmes, et rougit constamment en leur présence.
Classe : marin, soldat, commerçant
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