dimanche 19 avril 2015

Envie de tout, envie de rien.

Un éclat de rire gracieux dans le couloir suivi de rodomontades crasses d’un imbécile  sans-gêne me tire des bras de Morphée. Plus de sommeils ni de songes pour le pince sans rire épuisé qui vit à leurs côtés comme un fantôme sans humour. Qu’importe qu’il dormait, et n’arrivera plus à le faire avant l’aube pâle, tant qu’on peut faire encore rire la demoiselle ?
Qu’est-ce que j’aimerais être assez fort, courageux et couillu pour m’extraire de mes draps, bondir hors de la porte et casse la figure de cet enfant de putain qui maintenant se permet de mettre sa musique de merde à tout berzingue dans le couloir.
Bien évidemment, je n’ose pas. De peur de paraître ridicule.
Comme d’habitude.
Mais maintenant, je sais que je ne vais plus dormir de la nuit. Pour prix de mon insomnie, je tâche de larmes encre amère des pages blanches, plutôt que de libérer le flot salés, poussières de fatigues accumulées bien entendu, le long de mes joues.
Pleurer, c’est pour les faibles.
Amertume.
Dans ma trachée, ma plume, mon âme.
Si j’en ai une.
Mes pensées volent entre les lignes. Sur ce que je dois faire. Sur ce que je n’ai pas fait. Sur ce que je j’ai envie de faire, mais ne ferai jamais.
Constat d’échec. Amertume.
J’aimerais écrire que je m’en fous. Comme d’habitude. Mais l’ennui, c’est que je n’en ai pas, voire que je n’ai jamais eu, rien à foutre de tout cela.
Je n’en ai pas rien à foutre de cette amertume qui me ronge.
Je n’en ai pas rien à foutre de ces envies de tout qui se transforment en envie de rien. Par peur d’affronter l’inconnu.
Par peur de faire la guerre à soi-même.
Je n’en ai pas rien à foutre de ce je m’en foutisme à l’égard de l’avis des autres, car sans leurs regards, je ne pourrais jamais puiser la force, l’énergie, et l’envie de faire un pas de plus.
Etre moi-même.
Ce soir, dans la sordide tristesse de ma chambre, j’ai envie de tout, et envie de rien.
Constant d’échec. Amertume. Immense gâchis d’une vie à peine éclose qui n’a pas de fil.
Qui a perdu le fil.
Par peur d’avancer dans l’inconnu de l’équilibre inconstant d’une vie sans filet de survie.
Je n’ai plus qu’à ravaler mes larmes amères, dire que ça ira mieux demain, même si je sais déjà que c’est un mensonge. Si je dois pleurer, comme les faibles, ce sera dans les creux de la nuit noire, quand personne ne sera plus là pour lire cette détresse qui me hante.
Haine, haine, haine.
Contre les autres, ou soi-même ?
Amour, amour, amour.
Des autres, de ma famille, d’elle. Si je pouvais le dire, tout simplement.

Amère lâcheté, d’une envie de tout, et d’un plaisir de tout gâcher.

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