dimanche 10 mars 2013

Première journée en mer

 
 
« Hey gamin, tu te réveilles enfin ? » la voix bourrue tira le jeune garçon de son sommeil pesant, quand il ouvrit les yeux dans la semi-obscurité, il manqua prendre peur devant le visage buriné où il manquait un œil, qui souriait de tout un tas de dents disparues.


« Allez n’ais pas peur, on va commencer ton apprentissage, suis moi, je te mangerai pas. Je vais plutôt t’apprendre à faire à manger à tes petits camarades »


Le gamin suivit dans la coque le vieil homme qui clopinait sur une jambe de bois, passant de la cale où sentait le vomi et la crasse à l’air pur réjouit le jeune homme, bien que le soleil le laissa coi quelques instants, le temps d’adapter sa vue.


« Viens, on va s’asseoir là » là, c’était un tas de cordes roulés pour faire une sorte de petit pouf, à côté d’un tas de patate que l’homme commença de peler après avoir tendu un couteau au gamin, jetant les peaux directement par dessus le bastingage.


« Ça c’est la base pour un gamin comme toi, tu vas aider le Vieux Bill, c’est moi si t’es un peu lent à la détente, à toutes les petites tâches comme la cuisine. Je suis le coq, je m’occupe des estomacs de nos amis gentilshommes de fortunes, à défaut de pouvoir encore servir au combat avec ma jambe en moins. » Le vieux Bill parlait pour faire passer le temps, tandis que le vaisseau quittait l’île lentement, passant devant les feux
d’un port.



« T’auras pas de soucis à te faire, mets tout ce qui te passe sous la main, on est pas chez les Lords. En mer, on a tous faim, et une cuisine robuste qui tient au ventre c’est nécessaire. Comme savoir pleins de choses. Regarde ces hommes qui tirent le cabestan sous le commandement du Gros Jean »ledit Gros Jean était un homme charpenté, qui géraient la manœuvre du gros
treuil qui permettait de faire tourner le vaisseau en chantant un charivari
comme lui expliqua Bill« Sont pas forcément marin. Y’en a qui ont fui leur famille, d’autres la Justice ou la Marine, Royale ou non. Toi je sais pas ce que tu as fait, mais si le
quartier-maitre, Gros Jean, t’as à la bonne c’est qu’il y a une raison. Son rôle, c’est commander nous autre quand le capitaine est pas là, ou au moment de l’abordage. »



Le jeune garçon regardait la manœuvre du palan, les hommes
grognaient une chanson barbare quand à la fille du bosco et les appétits du
tonnelier, il demanda quelque chose quant aux paroles de la chanson au Vieux
Bill qui s’esclaffa.



« Ma parole, t’es bien bâti pour ton âge mais ça s'voit qu'tes puceau gamin. M’en veut pas, t’es trop p’tit pour tout comprendre. Mais retiens bien, le bosco c’est
celui qui tire la gueule à la proue »


En disant cela, il désignait l’avant du vaisseau « Les hommes aiment bien le chercher, mais c’est un bon gars, il gère toutes nos provision et les navals stores avec le tonnelier. Il est en bas c’lui-là, surement en train de compter les tonneaux et se faire un peu de rhum en douce. Navals Stores ? J’connais pas le mot dans ta langue petit, mais c’est toutes les toiles, le goudron et les gréements…Ouep, tout ce sur quoi tu es assis ou qui passe au-dessus de ta tête. Les gars-là haut ? C’est les gabiers, eux leur rôle c’est ferler ou choquer les voiles, les hisser si tu veux mais le dit pas devant eux, selon le temps et les ordres du capitaine. Par exemple, en bataille, on va réduire la toile pour éviter d’emplafonner nos prises. Et oui gamin, on tire pas qu’au canon en coulant les vaisseaux, sinon comment on obtiendrait la fortune ? Ce qu’il fait le gros homme chauve ? Oui tu as raison, on tire quand même un peu avec nos pierriers et autres bombarbes pour faire peur à nos ennemis, d’ailleurs là tu vois notre maître canonnier en plein montage d’une nouvelle lumière. C’est là où tu places le boutefeu pour allumer la poudre, mais faut les changer souvent, parait que les gaz corrodent le métal…J’connais pas la science, mais si c’est mal fait, j’déjà vu des pièces sauter, avec tous leur servant réduit à l’état de pièce de boucherie. Allez frissonne pas, la bataille c’est pas notre quotidien. Tu apprendras pleins de choses, épisser les cordes, grimpers les vergues et les enfléchures, travailler au cabestan, avec ma bonne nourriture, ça te fera les muscles tu verras…Toutes les filles tomberont dans tes bras mon mignon. »


Bill continuait sa tâche, quand le vaisseau finit de tourner. La terre était déjà loin


« On a changé de cap, à vue de nez on part Sud. Mes avis que le capitaine a décidé d’aller chasser sur la Carrera de Indias, le Chemin des Indes. Là où les Espagnols font passer des tonnes d’argents doux comme la peau d’une fille et de l’or aussi chaud que leurs entrailles gamin ! Tu vois le château ? On dit aussi la poupe, ou dunette. Bref, là-haut, l’artiste, notre navigateur, le gars en chemise blanche tête nue, est en train de calculer notre route avec le capitaine Sid. Et oui gamin, on est commandé par une femme, mais le Vicious est le meilleur navire de ces eaux, et elle sait y faire. Après tout, nous l'avons élue pour qu'elle nous guide dans cet Enfer qu'est la Terre, mais si elle se trompait, nous lui enverrions la Marque Noire et elle serait jugée. Mais c'est une telle capitaine que j'pense pas qu'on en arrive là…Et bientôt tu le verras…On nous serons tous morts et pendus. Allez viens maintenant, on va aller faire cuire ces bonnes patates, le quart est bientôt fini… »
 
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