Dédicace spéciale à Twist
L’aurore aux doigts de rose éclaircissait à peine le ciel dans le désert du Syharla, et Kassadim se sentait en Paix.
Sa caravane n’était qu’à quelques minutes du prochain dépôt où ils passeraient la journée, avant d’entamer leur dernière marche vers Fort Kalistan, où ils pourraient enfin tous se prélasser.
Tandis qu’on faisait entrer le lourd attelage, surmonté de sa cage de fer, sous les sables, Kassadim regardait le soleil se lever peu à peu, rosissant la ligne de dune à l’Est.
De l’Ouest, d’où ils arrivaient, la nuit était encore d’un noir d’encre, mais il connaissait parfaitement le danger de se retrouver seul au grand jour dans les sables du Syharla, là où ne vivait que son peuple, les Biens Nés du Scorpion.
Shamir n’était plus éloigné, il se sentait en paix devant la majesté des lieux, mais quelque chose l’étreignait.
Certes, la mission s’était déroulée sans problèmes ; le Necromancer avait tenu parole et lui avait amené les deux hommes qu’ils devaient convoyer jusqu’à Shamir…Ils avaient réussi la mission au-delà de toute espérance, et les biopsites seraient heureux de travailler sur les corps des deux vigoureux templiers, et Kassadim serait heureux de gagner la gloire qu’il recherchait au nom de sa famille.
Né guerrier dans une famille de Sorciers, il ne s’était jamais senti à l’aise avec les intrigues de cours, sous les lourdes tentures et les voiles légers des palais du Scorpion. Là, à l’air libre, alors que le soleil commençait d’émerger petit à petit, astre d’or sur le désert, il était en paix, mais quelque chose dans l’air n’allait pas, les membres de sa Compagnie n’étaient pas joyeux comme à leur habitude, surement la fatigue du voyage, mais quelque chose d’autre pointait, il ne savait quoi.
Le biopsite, un bien né de son clan, égayaient les conversations régulièrement en parlant des délices de Shamir et des tortures raffinées qui seraient offertes aux deux templiers aux Clones évolués, le Nefaris et les deux arbalétriers, qui composaient le groupe principal. Kassadim s’entendait bien avec le biopsite, et même s’il était froid avec les clones, il était heureux de pouvoir compter sous son commandement les meilleurs guerriers que le Scorpion avait pu mettre à sa disposition. Mais là, aucun d’eux ne parlait, semblant absorbés dans leurs tâches quotidiennes comme les clones de base qui composaient l’essentiel de l’escorte, qui finissaient de débarrasser les lourds brontops de la cage de fer, comme pouvait le constater Kassadim en descendant l’escalier pour profiter de la fraicheur du repère.
Le biopsite irait bientôt abrutir de drogues et nourrir par intraveineuses les prisonniers, avant que tous aillent se coucher, le ventre plein.
Un clone allumait les lumiglobes du fond de la caverne, éclairant une vaste oasis souterraine, un autre allumait un foyer pour préparer le repas. Soudain, Kassadim fut attiré par un éclat, comme un reflet de métal.
Et la mort fut sur eux, le clone aux lumiglobes fut proprement décapité par une épée. Des cris de guerres féroces furent poussés, cinq hommes noirs émergèrent des ténèbres, tirant volées sur volées de carreaux acérés. Trois puis quatre clones tombèrent, la moitié de l’escorte. Le biopsite dégaina un poignard court face à un homme dont le corps était entouré d’une cape aussi sombre que les ténèbres. Le poignard fondit sur sa cible, mais le guerrier esquiva, rit d’un rire clair et net, et de sous sa cape poinçonna sauvagement le cou du biopsite d’une dague acéré, avant de lui ouvrir une boutonnière en travers de la gorge.
Le nefaris tenait tête à trois guerrier, mais un des assaillants, en retrait, sortit de sous sa cape un lourd pistolet, visa posément et abattit d’une balle en pleine tête le lourd clone.
« Gryphons …Les Chiens de Guerre, ce n’est pas une légende» murmura Kassadim pour lui même
Les deux siamois, tirant coup sur coup de leurs arbalètes, se tenaient derrière Kassadim, mais aucun trait n’atteignait jamais les silhouettes sombres, qui venaient de se débarrasser des derniers clones.
Les cinq guerriers s’approchaient, lames dégainées. Les deux clones arbalétriers chargèrent mais furent immédiatement interceptés.
Kassadim se trouvait seul. La partie était finie pour lui. Il toisa ses adversaires. Deux Traqueurs, un magistrat, un Chasseur de démon et un Paladin. Ce dernier se tourna vers le magistrat, et lui dit
« La sentence ? »
« La mort »
Kassadim ne vit rien venir, quatre balles furent tirées en même temps, et son corps s’affala sur le sable de la caverne, à un jour de la gloire et de Shamir…
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