dimanche 10 avril 2011

Extraction...

Ile de Kowloon, quelque part dans Mong Kok

Il fait lourd en ce début septembre, chaleur humide d’une région subtropicale. Il est pas neuf heures et je suis déjà en sueur devant mon deck, à répondre par téléphone à des pauvres bougres in-fichus de se débrouiller seul avec leurs PAN.
Le vieux porc passe à travers a salle d’opération. Il n’en rate pas une ce vieux dégoutant pour me reluquer, puis retourner à son bureau en gueulant pour qu’on augmente la cadence. Une fois assis, il s’évente en buvant un thé, l’énorme éventail brasse un air chaud qui le fait encore plus suer…
Dix heures, enfin ma pause. J’avale en vitesse un café dégueulasse, discute vite fait avec un collègue, un certain Jack, ex corpo réfugié à HK, puis retourne à mon deck pour deux heures de boulots encore. Le vieux passe juste à ce moment dans le couloir, je dois me coller à la paroi pour l’éviter, il en profite bien sûr pour me peloter mon cul. Si cette boîte n’était pas une bonne couverture pour mes « activités » nocturnes, cela ferait un moment que je me serais barrée.
Je me rassied devant mon deck. Un coli est arrivé pour moi. Cinq ans que je suis à Kowloon, première fois que j’en reçois un. Je l’examine en vitesse, aucune trace d’agents bactériens, virus ou explosifs. Je décachète vivement le scotch qui ferme l’enveloppe brune. Une liasse de donnée tombe, avec un micro disque…Et surtout une lettre.
Je pose les données, je regarde que le vieux soit assez éloigné pour pas me faire enguirlander, il en profiterait pour me rajouter des heures sup’ avec lui cette nuit. J’ouvre la lettre, et je reconnais immédiatement l’écriture penchée…

« Ma chère petite fille,
Quand tu recevras cette lettre, je ne serai plus de ce monde. Tu pourras vérifier sur le réseau, mais pas immédiatement... »
Toujours ce ton de commandement, mais je me retiens.
«… Je sais que nous nous sommes quittés en mauvais termes… » ça c’est le cas d le dire «… ton départ pour Hong Kong, après la disparition de ta mère m’a bouleversé…Mais tu sais combien mes travaux étaient importants, je ne pouvais pas faire ce que tu as fait, tout abandonner… »
Vieux con, je sais parfaitement que ta corpo est tout à tes yeux…
« …Toutefois, j’ai beaucoup réfléchi. Mes derniers travaux sont allés bien trop loin. Je dois les confier à quelqu’un, avant que l’on ne commette l’irréparable. La liste de donnée t’expliquera tout ce sur quoi je travaillais. Supprime les si tu veux, ou utilise ce virus…Mais surtout, si tu décides de lire ces fichiers, quitte Hong Kong, je ferais tout pour t’aider de ma tombe…Je t’aime, et je regrette de ne pas te l’avoir assez dit »

Je regarde les données…Pourquoi me les envoyer si cela est trop dangereux ? Je passe sur le net…Mon père est vraiment mort…Je regarde les données…C’est trop con…je prends le disque…Brûler à l’acide ou le consulter…Je lance le disque dans mon deck…

Quelques minutes se sont passées. Je suis effrayée...Mon père a réalisé le plus grand virus contre les cyborgs possible, il ne suffit plus que de le lancer sur le réseau…Je comprends la peur de mon père…Maintenant reste à déterminer qui a bien pu le tuer…On parle d’un suicide, trop évident que c’est un faux, mais ça arrange bien les autorités. Les réseaux Humanitas auraient pu être dans le coup, pour éliminer les métahumains et les cybrogs ils sont les premiers. Ou alors, plus vicieux, un PDG de la corpo…Arme de dissuasion stratégique ? Tous le monde est doté d’un cyber cerveaux ou d’un PAN…la personne qui possède le virus peut maitriser l’humanité…
Quelque chose bouge dans mon champ de vision. Alerte subconsciente, normal pour une Coureuse des Ombres. Trois gars, corpo cadre vestons noirs, sont entrés dans la boutique. Ils parlent au vieux, celui-ci me regarde, me sourit de ses dents grasses, longues moustaches tombantes, et me désigne. Les gars s’approchent vers moi. Des pros. Je me lève, tourne lentement, et me dirige vers la porte de secours. Les gars sont bien là pour moi. Mouvement d’encerclements ; l’un met sa main dans sa poche, il va sortir quelque chose. Je cours. Ils hurlent. Plusieurs balles frappent les murs en plastek, cris des employés, je vois une balle fracasser la tête de Jack, dommage, il était mignon. Je cours comme une dératée. La porte de secours s’ouvre ? Un énorme troll se trouve face à moi, il s’apprête à me tirer une balle de son Ares Predator IV…Lorsqu’il s’effondre. Un homme se tient derrière lui, grand, blond, deux grands yeux verts émeraude dans un costume beige. Il me fait signe d’avancer Je cours vers lui, il est là pour moi, je le sens à son regard. Je m’approche vers lui. Deux oreilles pointues, un sidh. Il me regarde, s’écarte quand je passe, me bloque avec sa main droite, et me plante une aiguille dans le cou…Dernière pensée : MERDE…

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