vendredi 13 février 2015

L'oiseau moqueur

Fleur délicate et fragile, petit chat pelotonné dans un fauteuil trop large pour elle, cette petite demoiselle qui ne se laisse démonter par rien ni personne. Ni Dieu ni Maître, telle est la devise de cet oiseau moqueur qui scrute le monde à la lueur de ses grands yeux verts. Effrontée, volontiers mutine, blagueuse comme pas deux, elle semble toujours se moquer avec une franche désinvolture du sort qui chercherait ne serait-ce qu’à l’accabler un futile instant.
Fragile et forte à la fois, la petite teigne mordante et piquante à sa façon en effraierai plus d’un. Pourtant, derrière ce masque de dureté se cache une tendresse incommensurable. Fragile et délicate à la fois, personne n’oserait la cueillir cette jolie fleur blanche. Quelque chose dans le vert de ses yeux donne l’envie de la protéger. L’attirer tout contre soi, sans u venir de trop près puis la laisser repartir. Instant Fragile. La voir s’envoler. Ne jamais la capturer, cela est définitivement impensable. On ne saisit pas l’eau qui coule, la liberté qui s’enfuit comme un fleuve vif entre ses doigts. Prodigieux rafraîchissement que de la voir, comme trouver une oasis dans le Sahara.
Toutefois, même si proche, elle semble si loin l’inaccessible.
Que faire alors de cette sourde tendresse qui m’émeut à chaque fois que je croise le regard de ses yeux verts comme le diable ? L’exposer au risque de me retrouver à plier et rompre comme un roseau mal dégrossi ? Ou l’étouffer jusqu’à ce que je finisse par me noyer tout seul, quand je n’aurai plus d’air à cracher de mes poumons brûlés par ce feu plus chaud que n’importe quelle putain de cigarette trop usée.
Indélicate position de celle du transi soupirant. Eclairé par l’ombre de la lumière de ses jours.
Ridicule.
Je ne suis qu’un goujat misogyne qui chercher à rêver éveillé. Triste sire qui ne souhaite que croire ses propres incroyables mensonges, alors que je ne suis qu’un triste libertin blasé et imparfait.
Imbécile.
Ne sais-tu pas que tout cela n’est que du vent ? Tu l’as mainte fois éprouvée cette sourde tentation, putain de douleur qui te ronge jusqu’à la moelle de ton cœur. Ce ne sont que des putains de mensonges issus de tes folles fantasmagories.
Comment pourrais-tu te persuader de l’aimer, alors que tu ne sais que détester et haïr, en commençant par toi-même ?

Folie que tout cela. Bois pour oublier. Vomis tes tripes, crache tes poumons sous l’âcreté de ses putains de cigarettes que tu continues de fumer pour te donner un genre. Et profite de tes remugles de bile pour arracher ce qui te sert de cœur. Coupe toi ta bite trop serrée dans ton sale jean troué.


Imbécile, ne vois-tu pas que tu vas te planter tout seul comme si tu plongeais sur un couteau ? 

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